Voici comment les routes résistent à l’ensablement dans les provinces du Sud

Un engin en pleine opération de déblayage du sable sur une route nationale dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. (H.Yara/Le360)

Le 19/05/2025 à 14h13

VidéoLa lutte contre l’ensablement routier est un combat quotidien dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. Grâce à une gestion proactive et des moyens techniques conséquents, les autorités locales multiplient les efforts pour garantir la continuité du trafic. Les détails.

Dans les provinces du Sud, le déplacement incessant des dunes de sable menace de bloquer les routes principales. Cependant, les interruptions de trafic restent peu fréquentes grâce à une organisation discrète et efficace qui œuvre à maintenir la circulation, notamment dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra.

«Avec un réseau routier de 2.700 kilomètres, dont 1.500 goudronnés et 240 en double voie, réalisés dans le cadre de la voie express Tiznit-Dakhla, la région est un carrefour stratégique entre le nord du Maroc et l’Afrique subsaharienne. Une infrastructure vitale que la direction régionale de l’Équipement, du Transport et de la Logistique s’emploie à préserver, malgré les défis constants que pose l’ensablement», rassure Rachid Jaoui, directeur de cette unité.

«Notre objectif ultime est clair: zéro coupure de route et ce, toute l’année», affirme notre interlocuteur, qui précise que chaque année, près de 7 millions de dirhams sont mobilisés pour affronter ce phénomène naturel, particulièrement agressif sur certains axes dits «points noirs», comme la liaison Laâyoune-Foum El Oued. Ce tronçon subit une pression constante du sable. Pour répondre à cette menace, la direction provinciale de Laâyoune déploie un arsenal technique conséquent: deux chargeuses, une niveleuse, un bulldozer, un porte-engin, encadrés par six conducteurs spécialisés et deux aides-techniciens.

«Nous intervenons presque quotidiennement pour garantir la fluidité de la circulation», explique Nabil Ayman, responsable du service des équipements de base. Mais ces actions, aussi essentielles soient-elles, s’inscrivent dans une stratégie plus large.

Selon Rachid Jaoui, plusieurs pistes durables sont à l’étude. Parmi celles-ci, la construction de barrières côtières anti-sable et le lancement d’un projet d’aménagement paysager sur environ 400 hectares, pour un investissement dépassant les 100 millions de dirhams.

Des partenariats avec des acteurs tels que le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Agriculture, la région et les collectivités locales sont également en cours de mise en place pour mutualiser les efforts et renforcer la résilience de ces infrastructures.

Par Hamdi Yara
Le 19/05/2025 à 14h13