Sans entrer dans les fondements juridiques liés à cette sentence, Le360 a demandé leur avis aux deux parties, en interrogeant en premier lieu deux avocats: Mohamed Karrot, partisan du maintien de la peine de mort, et Meryem Jamal El Idrissi, favorable à son abolition.
Me Mohamed Karrot, avocat au barreau de Rabat, estime que la peine de mort contient plus d'aspects positifs. Pour lui, l'explication selon laquelle la peine de mort devrait être abolie en raison de possibles "erreurs de jugement" dans lesquelles tomberaient les tribunaux en prononçant la peine capitale n'est pas convaincante".
Selon cet avocat, "le droit à la vie doit être appliqué à la victime et au criminel, sur un même pied d'égalité". Il rappelle que "le Code pénal actuel a réduit à 12 le nombre d'actes criminels punissables de la peine capitale, alors qu'il était de 32 par le passé".
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Meryem Jamal El Idrissi, avocate au barreau de Casablanca, estime quant à elle que la peine de mort "n'est pas un châtiment ou une sanction. Il y a d'autres punitions de substitution, plus utiles et plus efficaces".
"La peine de mort s'oppose aux conventions internationales, au droit essentiel à la vie, aux droits de l'homme", argumente cette avocate.
Selon Me El Idrissi, il existe en outre des cas de personnes que l'on découvre avoir été "exécutées injustement après que des enquêtes complémentaires aient ensuite conclu à une erreur judiciaire".
Au Maroc, la peine de mort n'est plus appliquée depuis 1993, le dernier cas étant celui du commissaire Mohamed Tabit. Le nombre total des condamnés à la peine capitale, toujours dans l'attente de l'exécution de leur peine dans différentes prisons du Royaume, s'élève à 130 cas, selon les statistiques d'ONG.
Le petit Adnane, 11 ans, a été violé puis assassiné la semaine dernière à Tanger par un homme âgé de 24 ans, originaire de Ksar El Kébir, qui a été présenté lundi dernier devant le procureur du Roi à Tanger, sous l'accusation "d'agression et d'assassinat".
Trois complices présumés ont été déférés devant ce même parquet pour "non-dénonciation de crime".