Vidéo. Faut-il arrêter de construire des hôpitaux publics?

Le professeur Yasser Sefiani, expert en économie de la santé.

Le professeur Yasser Sefiani, expert en économie de la santé. . le360

Ancien directeur du CHU Ibn Sina, le professeur Yasser Sefiani connaît les méandres du système de santé publique. Défi de la généralisation de la protection sociale, apport du secteur privé, autorisation d’exercice aux médecins non marocains… Avis d’un expert en économie de la santé.

Le 03/06/2021 à 14h56

«Il faut que notre système de santé puisse marcher sur ses deux jambes! Il faut arrêter de cloisonner entre système privé et système public». Les propos sont du professeur Yasser Sefiani. Ce chirurgien vasculaire sait de quoi il parle: il opère depuis plus de deux décennies à Ibn Sina, le Centre hospitalier universitaire (CHU) le plus réputée du Royaume, dont il avait même assuré la direction.

Pour ce médecin chevronné, le secteur de la santé publique est un grand corps malade, dont le plus important des maux est lié à un système de gouvernance, incompatible avec les attentes des citoyens. «Comment évaluer la productivité d’un bloc opératoire dans un hôpital public, alors qu’il y a sans cesse des problèmes de maintenance ou de sous-effectif?», se demande ce spécialiste des interventions au bistouri.

Face à notre caméra, il explique comment les deux secteurs peuvent mutualiser leurs moyens, dans quelle mesure les médecins du privé peuvent intervenir pour soulager les hôpitaux publics et contribuer à combler les déserts médicaux qui parsèment la carte sanitaire du Royaume. Expert en économie de santé, il prône une démarche de sous-traitance des activités hospitalières qui serait plus rentable budgétairement pour l’Etat que de continuer à investir dans des hôpitaux publics qui ont du mal à tourner.

Cette approche qui paraît «choquante» peut être la clef pour la réussite de la généralisation de la protection sociale (chantier titanesque en cours), dont la couverture médicale est une des principales composantes. «Il ne faut pas retomber dans les mêmes erreurs du Ramed qui a créé chez les citoyens autant d’attentes que de frustrations», synthétise le professeur Sefiani. Et si on l’écoutait…

Par Fahd Iraqi et Khadija Sebbar
Le 03/06/2021 à 14h56

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VOS RÉACTIONS

Ils faut combattre l'exercice non autorisé des médecins enseignants et des médecins du secteur public dans les cliniques privées .

Le système de santé au Maroc n a pas d autres choix. Pour rendre un grand service de qualité au citoyen, c est la collaboration PUBLIC PRIVÉ. Surtout avec l arrivée cette nouvelle couverture sociale pour tous les citoyens. Il va falloir arrêter de stigmatiser le privé, comme si le privé qui est à l origine de tous les maux.

Si Sefiani devrait nous dire combien d'heures effectives par semaines il passe dans son service au CHU

Bien sûr que non. Déjà beaucoup d'abus dans le privé

C'est bien d'avoir un système privé en parallèle du système publique mais le hic c'est qu'il faut aligner les tarifs du privé sur le public sinon ça ne marchera pas et formera un système de santé à deux vitesses comme pour l'école. Les hôpitaux privés ont des tarifs exorbitants. Ces professionnels soi-disant de la santé ne cherchent que leurs intérêts. Il faut interdire à ces gens d'avoir des participations dans les établissements de soin car cela crée un conflit d'intérêt. Le cas de l'un des membres du conseil scientifique qui s'occupe du sujet de la COVID-19 est sidérant.

Le mal vient du médecin lui même qui est loin de respecter ce qu'il n'apprend pas lors des études médicales, à savoir l'Ethique, médicale notamment.Et pourquoi alors les Hôpitaux Publicis marchaient relativement bien avant ??

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