Vidéo. Á Deroua, près de Casablanca, une décharge sauvage empoisonne la vie des citoyens

le360

Le 03/04/2021 à 15h38

VidéoConnue pour ses espaces verts et son important développement démographique au cours de ces dernières années, la ville de Deroua située à quelques kilomètres de Casablanca est aussi réputée pour abriter une décharge sauvage de quelque quatre hectares, aujourd’hui au cœur d’une zone résidentielle. Un supplice pour les habitants.

Les habitants de Deroua, interrogés par Le360, déclarent unanimement ne plus supporter cette décharge sauvage et tous les désagréments qu’elle provoque: odeurs nauséabondes, quotidien invivable, problèmes de santé... D’autant que les quatre hectares de cette décharge sauvage qui existe depuis une cinquantaine d’années, se retrouvent désormais au milieu d’une zone résidentielle, à la faveur de l’élargissement du périmètre urbain de la ville.

"Tous les habitants de Deroua souffrent de l’emplacement de cette décharge, devenue une véritable catastrophe écologique pour la ville et les régions avoisinantes", déclare devant Le360 un habitant, rappelant qu’auparavant la décharge était située aux limites de la ville. "Mais aujourd’hui, la ville s’est agrandie et a connu un important développement démographique. Et la décharge se trouve, par conséquent, au milieu des habitations".

L’élargissement du périmètre urbain à Deroua a donc inexorablement rapproché les habitants de la ville de la décharge, dont les effets néfastes provoquent des répercussions désastreuses sur la santé des citoyens. En effet, les odeurs nauséabondes et les émanations qui se dégagent de cette décharge, qui traite chaque jour près de 70 tonnes de déchets, causent des problèmes de santé comme les allergies. Et les plus exposés restent les enfants et les personnes âgées.

Pour limiter ces effets, les habitants n’ont plus d’autres solutions que de se calfeutrer chez eux ou de déménager. Ainsi, comme en témoigne cette habitante rencontrée sur les lieu, "Nous vivons une vraie galère et sommes obligés de laisser les fenêtres de notre maison fermées".

Quant au président de l’Association interdisciplinaire pour le développement et l'environnement, Rachid Amaalaoui, il regrette que les multiples cris d’alarme des habitants n’aient pas trouvé un écho auprès des responsables. La situation est devenue tellement invivable et dangereuse que "par peur des effets néfastes de cette décharge sauvage, plusieurs habitants ont déménagé vers d’autres lieux plus cléments", explique-t-il.

Reste l’espoir que la décharge de Deroua soit déplacée ailleurs afin que la ville retrouve son air sain et son environnement agréable, qui avaient fait sa réputation, ajoute cet acteur associatif. Mais il avoue que "pour cela, il faut que les responsables fassent preuve de détermination et cessent de justifier leur inefficacité par le manque de moyens et autres faux-fuyants".

Par Fatima El Karzabi et Said Bouchrit
Le 03/04/2021 à 15h38