«La honte», «rien ne se fait correctement dans cette commune, tout est mal fait», «ils auraient dû utiliser le ciment de cette sculpture pour reboucher les trous dans les routes», «n’allez pas la voir en famille», «si vous y voyez autre chose que des poissons cela ne regarde que vous», «je n’ose même pas en partager la photo»… C’est à la fois avec humour et consternation que les Marocains ont réagi en découvrant cette sculpture, dont l’artiste est à ce jour inconnu.
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Quel type de poisson a-t-il bien pu vouloir représenter? Quand certains y voient un merlan frit, on ne peut de notre côté qu’y voir un hommage au «poisson pénis». Vous savez, ces créatures à la forme phallique qui peuvent atteindre jusqu’à 25 centimètres de longueur…
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C’est pas nous, c’est eux!Pointée du doigt par les internautes, la commune de Kenitra, dirigée par Aziz Rabbah, issu du PJD, n’a pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, car la plage de Mehdia où se rendent les habitants de sa ville en raison de sa proximité, a été associée à la commune de Kenitra par certains internautes.
«En réponse aux nombreuses réclamations de citoyens demandant la démolition de la sculpture représentant deux poissons et située sur l’un des ronds-points de la commune de Mehdia, nous informons l’opinion publique de Kenitra, que la commune de Kenitra n’a aucun rapport avec ce sujet, et que la sculpture dont il est question n’est pas située sur son territoire», tente de se dépêtrer de cette situation ladite commune.
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Ainsi la mairie, dirigée par Aziz Rabbah, rassure les habitants de Kénitra en affirmant haut et fort que la sculpture monstrueuse ne se trouve pas dans le territoire administré par la ville. Ouf!
Les habitants de la région ne s’y sont toutefois pas trompés et sur les réseaux sociaux, on pointe du doigt le nouveau président du conseil municipal de Mehdia, l’istiqlalien Abderrahim Bouras, élu en août 2019.
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Démolition et remboursement?Et les internautes de s’insurger contre les dépenses qui ont dû être engagées, en cette période de crise économique, pour faire surgir de terre une telle horreur.
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De son côté, si le conseil de la ville est resté jusqu’à présent silencieux, la statue a toutefois été démolie ce matin, à coups de marteaux, illico presto, comme en témoignent d’autres images de la scène, qui n’ont, elles aussi, pas tardé à circuler.
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Prêtant ensuite main forte à cet ouvrier esseulé muni de son simple marteau, des tractopelles sont ensuite entrés dans la danse pour déboulonner l'«œuvre».
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Pendant ce temps-là, en Europe et aux Etats-Unis, on déboulonne les statues des anciennes figures du colonialisme… A chacun son combat!
Alors, s’interroge à nouveau la toile, «s’il a été procédé à la démolition de cette merveille, l’argent qui aura servi à sa réalisation sera-t-il remboursé? A moins que sa démolition sans remboursement ne serve qu’à faire taire les mécontents?».
Tant d’amateurisme dans la gestion des communes est intolérable, d’autant qu’il y a encore tant à faire en matière d’art public au Maroc. Cette sculpture monstrueuse est la preuve de l’incompétence des élus communaux quand ils veulent faire de l’art.
Des ratages de ce genre, où le ridicule l’emporte sur l’artistique, sont le fait aujourd’hui encore de communes, qui, malgré leur ignorance du sujet, s’obstinent à vouloir gérer en direct les commandes et les œuvres, supposées être à la fois artistiques et monumentales, dans les espaces publics. Espérons que le ridicule subi à cause de ces deux verges poissonneuses, et leur démolition, portera, à l’avenir, les communes à confier ce genre de projets à des professionnels.