Sommes-nous à l’aube d’un vrai scandale dans le secteur de la santé ou s’agit-il d’une simple surenchère politicienne? Un député du PJD a accusé cette semaine le gouvernement de fermer les yeux sur la corruption, avec en toile de fond des irrégularités éventuelles dans l’importation de médicaments par des laboratoires.
Dans son édition du vendredi 28 avril, Assabah rapporte que Mustapha Ibrahimi s’est montré particulièrement virulent envers l’exécutif lors de la séance parlementaire de mercredi dernier. Après s’être d’abord plaint de l’absence des ministres pour répondre aux parlementaires (ndlr: seul le ministre chargé des relations avec le Parlement était présent à ce moment-là d’après le récit du journal), le député du PJD a ensuite accusé des laboratoires pharmaceutiques de graves irrégularités dans les déclarations faites à l’Office des changes dans le cadre d’opérations d’importation de médicaments. Pour l’élu, le manque de contrôle du gouvernement est responsable de cette situation.
Toujours d’après le quotidien, le député a également évoqué des pressions exercées par «certaines parties» sur la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), afin d’empêcher 800.000 commerçants d’accéder à la couverture sociale en 2021, même s’ils ont déjà payé leurs cotisations. La même source explique que la Caisse aurait été incitée à ne pas concrétiser cette opération lors du mandat du précédent gouvernement, pour que le mérite en revienne au gouvernement actuel.
Et on n’en est pas à une présumée dénonciation près, puisque le parlementaire a également évoqué le cas de certains ramedistes. Comme l’écrit Assabah, Mustapha Ibrahimi a cité dans ses déclarations le cas des détenteurs de cartes Ramed qui ont été privés, selon ses dires, d’accès à l’assurance maladie obligatoire, citant des anomalies dans la catégorisation des bénéficiaires éligibles.
A ce sujet, la même source parle d’une problématique liée à l’incapacité du gouvernement à mobiliser un financement suffisant pour ce chantier stratégique. Il défie le gouvernement de récupérer plus de 3 milliards de dirhams qu’il dit «monopolisés» par les sociétés d’assurances et qui pourraient couvrir le financement en question.
En d’autres termes, le député du PJD a listé ce qui apparaît selon lui comme des irrégularités que le gouvernement n’est pas capable de corriger. Mais son intervention n’a pas été appréciée par tout le monde sous la coupole, puisque certains des termes qu’il a utilisés ont provoqué l’ire de plusieurs députés qui n’ont pas hésité à le faire savoir.
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