Pharmacies vs Parapharmacies: les dessous d’une guerre froide

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Revue de presseSur fond d’une guerre froide qui ne dit pas son nom avec les pharmaciens, la parapharmacie peine à exploiter tout le potentiel qui lui était promis après l’essor des années 2010. Cet article est une revue de presse de l’hebdomadaire La Vie Eco.

Le 23/04/2023 à 19h08

Deux marchés connexes, deux catégories d’acteurs, et une guerre froide qui dure depuis des décennies. C’est ainsi que l’on pourrait décrire la relation entre les pharmacies et les parapharmacies, surtout depuis que cette dernière activité a connu un développement conséquent. Dans son édition du vendredi 21 avril, La Vie Eco est revenue sur cette histoire tumultueuse entre les deux parties.

Mais d’abord, l’hebdomadaire commence par poser le topo global du contexte dans lequel évolue actuellement les parapharmacies. Alors qu’en 2010, l’activité de ce secteur était estimée à plus de 500 millions de dirhams, avec une croissance effrénée et un grand potentiel pour les années suivantes, le secteur marque aujourd’hui le pas. Une situation qu’un professionnel cité par le journal explique par la conjonction de plusieurs facteurs. De ces derniers on retiendra les défis imposés par la crise de la COVID-19, notamment à cause de son impact sur les chaînes d’approvisionnement.

Ensuite, il y a la concurrence féroce des ventes en ligne. Pour ces dernières, l’interlocuteur du journal s’étonne de voir certains produits proposés à des prix défiant toute concurrence, parfois en dessous même des tarifs appliqués par les grossistes. Et pour ne rien arranger, les sites de vente en ligne parviennent souvent à assurer une disponibilité presque continue des produits, même quand les fournisseurs eux-mêmes sont en rupture de stock. Comment y parviennent-ils? Le professionnel de la parapharmacie ne se fait pas d’illusions, et pointe directement du doigt la contrefaçon.

Au-delà de ces aléas qui ont mis un sérieux coup de frein à l’essor de la parapharmacie, c’est surtout la nécessité pour celle-ci d’affirmer sa légitimité qui reste le défi le plus compliqué à relever. Et pour cause, l’activité des parapharmaciens est vue d’un mauvais œil de la part des pharmaciens qui les considèrent parfois comme des intrus dans un périmètre qui leur était réservé.

Comme l’écrit La Vie Eco, c’est une guerre froide que se livrent les deux catégories d’opérateurs, chacune tentant de préserver son terrain d’une concurrence malvenue. Au moment où les pharmaciens se plaignent d’un vide juridique qui a permis aux parapharmacies de vendre des produits sans disposer des qualifications scientifiques permettant de connaître leurs dangers ou leur importance, les parapharmaciens se défendent en assurant que les produits vendus sont connus et ne sont pas des médicaments. De plus, ils assurent que les produits vendus viennent souvent de chez de grands laboratoires qui les soumettent à des contrôles très rigoureux. Chacun semble donc disposer d’arguments pour contredire l’autre.

Mais ce qui est sûr, c’est que la commercialisation des produits de parapharmacie est convoitée en raison des marges souvent généreuses qu’elle permet de dégager. Et pour certaines pharmacies, pas question d’y renoncer, et c’est ce qui explique qu’elles sont de plus en plus nombreuses à mettre le paquet sur ces produits et à les proposer dans leurs officines.

Par Fayza Senhaji
Le 23/04/2023 à 19h08