Surpopulation carcérale: la Ligue des magistrats répond à la DGAPR

Mohamed Salah Tamek, Délégué général de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR).. Le360 : Adil Gardouz

En réaction au communiqué diffusé, le lundi 7 août, au sujet de la surpopulation carcérale, la Ligue des magistrats du Maroc accuse la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) d’«atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire».

Le 08/08/2023 à 11h28

Dans la soirée du lundi 7 août, la Ligue des magistrats du Maroc a diffusé un communiqué en réponse à celui de la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) au sujet de la surpopulation carcérale, avec un effectif de détenus qui a dépassé les 100.000 personnes.

Dans son communiqué, la DGAPR tirait la sonnette d’alarme face à une situation qui pourrait encore empirer si la cadence des arrestations de ces derniers mois est maintenue et si des mesures urgentes n’étaient pas prises. Dans ce même texte, la DGAPR en appelle aux autorités judiciaires et administratives de trouver des solutions urgentes à la surpopulation carcérale, afin d’éviter des dysfonctionnements, voire des dérapages sécuritaires.

En réaction à ce communiqué, la Ligue des magistrats dit «refuser, de manière catégorique, toute intervention susceptible de remettre en cause l’indépendance du pouvoir judiciaire ou influer ses décisions qui ne visent que l’application stricte de la loi, y compris en ce qui concerne les poursuites en état d’arrestation ou en liberté».

L’association ajoute que le seul interlocuteur de la DGAPR est le chef du gouvernement, en tant que tutelle, et de ce fait, c’est à cette institution qu’il fallait s’adresser pour demander plus de moyens financiers et logistiques. La Ligue des magistrats rappelle que l’opinion publique à laquelle s’était adressée la DGAPR est celle-là même qui a toujours appelé à combattre le crime et l’impunité.

L’ONG des magistrats conclut sa réponse au communiqué de la DGAPR en saluant les initiatives législatives en cours pour amender le Code pénal, et dont certaines dispositions pourraient déboucher sur la mise en place de peines alternatives à l’incarcération.

Par Rahim Sefrioui
Le 08/08/2023 à 11h28