Mohammed Hmamouchi, actuellement professeur invité à l’université de Montréal, a été le premier directeur de l’Institut national des plantes aromatiques et médicinales, entre 2002 et 2009.
Aujourd'hui retraité, il est professeur invité à l’Université de Montréal. Au Maroc, il est membre du Forum des compétences de Taounate, sa ville natale, en charge de la «commission cannabis». Grand connaisseur de cette question, il estime que le chemin à parcourir par le Maroc sera très long pour s’imposer en tant que sérieux concurrent sur ce segment, sur les marchés internationaux.
D’abord, au Maroc, il ne sera pas uniquement question que de textes réglementaires. Selon ce spécialiste, tout, ou presque, reste à accomplir, à commencer par des études sérieuses et complètes. Il en sera de même pour la future Agence nationale de régulation, de ses moyens, de ses prérogatives et de son champ d’action.
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Il y a, de plus, un os de taille: le cannabis cultivé au Maroc contient une très grande teneur en THC (entre 60 et 70%). De ce fait, il est très convoité sur le marché international, pour son usage récréatif, mais cela le rend difficilement exploitable pour des usages industriels ou médicaux.
Un modèle mondial à suivre pour le Maroc en la matière? Là aussi, le dilemme est grand, selon le Pr. Hmamouchi. Le modèle canadien est pour le moment un exemple de réussite, mais a encore beaucoup de failles, affirme-t-il. Ce modèle a mobilisé plusieurs milliards de dollars d’investissements, mais a fini par montrer ses limites avant que l’Etat n’intervienne pour redresser la barre en imposant une sorte de monopole.
En conclusion, selon le Pr. Hmamouchi, et même après l’adoption du projet de loi et des autres textes d’application, tout restera à faire pour le Maroc.
Y compris, éventuellement, pour baliser la voie à une loi sur son usage récréatif, car, rappelle ce spécialiste, seulement 10% de la production mondiale de cannabis est à usage industriel ou médical.