Vidéo. Usages légaux du cannabis: Jallal Taoufiq, expert, plaide pour une agence de régulation aux attributions fortes

Le360

Pour réussir la mise en œuvre de la future loi sur les usages légaux du cannabis, il faudrait doter le pays d'une Agence nationale "forte" et qui aurait des "moyens financiers et humains nécessaires", affirme, dans un entretien avec Le360, le professeur Jallal Taoufiq, psychiatre, membre de l’Organe international de contrôle des stupéfiants.

Le 09/03/2021 à 12h29

"L'Agence nationale que le projet de loi en cours d’examen évoque devrait se doter des moyens nécessaires pour accomplir sa mission. Elle doit tout contrôler et mieux gérer ce grand chantier", a proposé le Pr Taoufiq.

"Est-ce qu'elle aura les moyens financiers et humains suffisants? C'est la grande question qui se pose", s'est-il demandé, avant d'expliquer que "le Maroc est dans son droit de cultiver cette plante dont une substance, 'le Cannabidiol', n'est pas interdite par l'ONU et n'est pas nocive".

"Il faut se rappeler, a-t-il indiqué, que le Maroc n'est pas le premier pays qui veut se doter d'une telle légalisation. Il y a d'autres grands pays avant lui qui ont légalisé, dans le cadre de lois internationales, la culture du cannabis".

En effet, selon cet expert, qui dirige l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé, la résolution de l'ONU de 1961 stipule, dans sa disposition N°4 "le droit de tout pays de cultiver le cannabis pour un usage à des fins médicales et scientifiques et ce dans un cadre juridique approprié et d'un mécanisme de suivi".

"Il faut savoir une chose très importante", a tenu à souligner ce médecin, "le cannabis est composé d'un produit très nocif pour la santé et qui est le Tétrahydro cannabinol, une substance dangereuse, soumise à un contrôle international". 

Aussi bien le Cannabidiol que le Tétrahydro Cannabinol sont deux matières que l'on extrait du cannabis pour des raisons scientifiques mais à la seule différence que la première substance est autorisée et que l'autre est prohibée, pour sa consommation récréative.

"Les pays ont tendance à cultiver désormais le cannabis pour en extraire le Cannabidiol car ce produit sert, selon le professeur, à guérir de nombreuses maladies telles que l’épilepsie chez l'enfant, la douleur sévère, la sclérose en plaque, le parkinson, les troubles du sommeil, les troubles anxieux et les cancers".

Le Pr Jallal Taoufiq explique, par ailleurs, que le cannabis cultivé dans les montagnes du Rif au Maroc contient du Tétrahydrol Cannabinol. "Il faut cultiver davantage la plante qui offre plus de Cannabidiol, extrait autorisé qui est avantageux pour la médecine et la science", soutient-il.

"Il ne faut pas avoir de craintes au sujet du projet de loi sur l'usage du cannabis à des fins médicales", a conclu ce psychiatre.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 09/03/2021 à 12h29