Stress hydrique: les agents de la police de l’eau traquent les abus

La police de l’eau redouble de vigilance et tient au contrôle strict du domaine public hydraulique.

La police de l’eau redouble de vigilance et tient au contrôle strict du domaine public hydraulique. . Said Bouchrit / Le360 (capture image vidéo)

Le 20/08/2022 à 13h43

VidéoLes agents de la police de l’eau patrouillent pour faire stopper toute forme d'exploitation illicite des eaux souterraines et superficielles et surveiller le domaine public hydraulique, notamment en cette saison marquée par un déficit pluviométrique qui s'accentue. Les images.

Sur le terrain, les agents de la police de l’eau multiplient les contrôles. Ils ont été mis en état d’alerte maximum pour surveiller les barrages et les canaux d’alimentation en eau potable. Le360, accompagné de Mustapha Khelladi, responsable de l’équipe de la police de l'eau de l’Agence du bassin hydraulique de Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC), s'est déplacé à Benslimane, où plusieurs infractions d’exploitation illégale des eaux du barrage Dhar El Asma ont été constatées.

Des dizaines de tuyaux reliés à des moteurs transférant l'eau de ce barrage vers des exploitations agricoles de la région ont été repérées. Après avoir inspecté ces violations, les agents de la police de l'eau ont rédigé des procès-verbaux, avant de prendre attache avec les autorités locales et le procureur du roi. Ils ont également saisi et mis à la fourrière le matériel et les objets dont l’usage constitue une infraction.

«Sur la base de patrouilles d'inspection effectuées par la police de l'eau dans les environs de Benslimane, notre attention a été attirée sur le barrage Dhar El Asma, en raison de la présence de plusieurs moteurs puisant l'eau du barrage pour irriguer les terres agricoles. Après avoir expliqué aux contrevenants la nature de leur infraction, nous avons rédigé un procès-verbal puis informé le procureur du roi de cette entorse au règlement. Tout s'est passé dans de bonnes conditions, sans résistance de la part des fautifs», explique Khelladi.

Pour leur part, certains des agriculteurs concernés par ces violations ont déclaré qu'ils «profitaient des eaux du barrage pour irriguer leurs exploitations agricoles», car il s’agit, selon eux, de «la seule source d'eau de la région», justifiant cela par le fait que «le barrage est situé sur leurs terres qui ont été concédées au ministère de l'Équipement et de l'eau pour la construction dudit barrage».

Afin de protéger les ressources hydriques contre toute forme d’exploitation illégale, une importance particulière a été accordée au contrôle du domaine public hydraulique, effectué par les agents de la police de l'eau. Leur intervention devient aujourd’hui une priorité, au vu des nombreux défis posés par le recul pluviométrique constaté cette année.

Le périmètre d’intervention de la police de l'eau couvre tout le domaine public hydraulique, que ce soit pour les eaux superficielles, souterraines, douces, saumâtres, salées, minérales ou usées, ou encore des eaux de mer dessalées écoulées dans le domaine public hydraulique et des ouvrages hydrauliques et leurs annexes affectés à un usage public.

Selon les termes de la loi n°36-15 relative à l’eau et qui fixe les attributions confiées à la police de l’eau, ces agents sont chargés de constater les infractions et d’établir les procès-verbaux. Ils ont accès aux puits, aux forages et à tout autre ouvrage ou installation d'utilisation ou d'exploitation du domaine public hydraulique.

Par Amine Lamkhaida et Said Bouchrit
Le 20/08/2022 à 13h43