Sidi Yahia: enquête sur un meurtre qui aurait été maquillé en suicide dans la ferme d’un élu communal

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Revue de presseLa Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat poursuit l’examen de l’affaire d’un élu communal, de son fils et du gardien de leur ferme, accusés d’avoir tué un jeune homme avant de pendre son corps à un arbre pour faire croire à un suicide. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 01/05/2023 à 19h42

L’affaire du meurtre d’un jeune homme âgé de 24 ans, dans une immense ferme appartenant à un ancien élu communal, connaît de nouveaux rebondissements. Lors de la dernière audience, les avocats de la famille de la victime ont demandé le report du procès pour auditionner de nouveaux témoins.

Cette affaire remonte à l’été 2020, lorsque le corps de ce jeune homme a été retrouvé pendu à un arbre, dans la ferme située dans la commune de Sidi Yahya Zaër, relevant de la préfecture de Skhirat-Témara, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 02 mai. Lors de l’enquête ouverte alors par la gendarmerie royale sous la supervision du procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat, «des contradictions ont été retenues dans les déclarations du propriétaire de la ferme, de son fils et du gardien».

De même, indiquent les sources du quotidien, «la défaillance des caméras de surveillance de la ferme au moment des faits a mis la puce à l’oreille des enquêteurs qui ont demandé une autopsie sur le corps de la victime». Les résultats de cette autopsie ont rapidement écarté l’hypothèse du suicide défendue par les proches du propriétaire de la ferme, qui était puissant dans la région, indiquent encore les sources du quotidien.

L’affaire a ensuite été confiée au juge d’instruction près la Cour d’appel de Rabat, qui a décidé de poursuivre l’élu, son fils et le gardien de la ferme en état de détention pour «meurtre commis avec préméditation, dissimulation du cadavre de la victime, et allégations mensongères en vue d’induire la justice en erreur». Deux autres employés de la ferme, un homme et une femme, ont été également poursuivis en état de liberté provisoire pour «non-dénonciation de crime».

D’après les sources du quotidien, «les conflits, qui éclataient souvent entre la famille de la victime et les proches du l’élu propriétaire de la ferme, auraient servi d’indice aux enquêteurs». De plus, ajoute Al Ahdath, «l’accusé principal aurait menacé de mort la victime à plusieurs reprises, d’après les déclarations de sa mère». Ce que nient catégoriquement les accusés. Quoi qu’il en soit, l’affaire est toujours en examen à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat.

Par Mohamed Younsi
Le 01/05/2023 à 19h42