Les enquêteurs poursuivent leur mission de recensement général des habitants et de l’habitat, souvent dans la bonne humeur, parfois dans une ambiance plus tendue. En effet, certains chefs de famille n’hésitent pas à faire savoir aux agents recenseurs qu’ils ne sont pas les bienvenus, rapporte Assabah du week-end (7 et 8 août).
L’un des enquêteurs explique cette opposition par les malentendus qui suscitent des inquiétudes chez certains habitants. Il cite notamment «ceux qui craignent que les données qu’ils fournissent aient des répercussions sur l’indice socioéconomique du ménage inscrit au registre social unifié (RSU) qui les priverait de la protection sociale et de l’aide directe. D’autres craignent des prélèvements d’impôts dans le cas du dévoilement de leur véritable niveau social et de leurs biens matériels».
Pourtant, ajoute-t-il, les enquêteurs veillent à dissiper ces malentendus et à simplifier la donne pour les familles non-instruites. Un autre agent recenseur a évoqué les difficultés que ses collègues rencontrent dans certains quartiers, y compris chez les gens cossus. Le jeune enquêteur a lui-même été confronté au refus d’habitants en proie à des rumeurs sur la finalité de ce recensement. Il a ainsi déploré les comportements déplacés de certains individus qui ont poussé l’effronterie jusqu’à les expulser.
Le même intervenant, qui s’est vu fermer la porte au nez, souligne que «si les choses demeurent en l’état, le recensement risque de ne pas être mené à son terme», relaie Assabah. Malgré ses efforts pour convaincre les habitants que le but du recensement est purement socioéconomique, il désespère: «Au lieu de nous faciliter la tâche, certaines personnes nous expulsent et n’hésitent pas à nous insulter, comme ce fut le cas d’un individu qui nous a bombardés d’injures abjectes».