L’estimation annuelle du gaspillage de nourriture au Maroc est évaluée à près de 4,2 millions de tonnes, selon un rapport de l’ONU de 2024 qui traite cette problématique dans le monde, à laquelle le Maroc n’échappe pas.
Plus inquiétant encore, explique Al Akhbar de ce mercredi 4 septembre, cette importante quantité de nourriture, évaluée en 2022 et jetée par des millions de ménages en toute indifférence, est actuellement en hausse de près d’un million de tonnes comparativement à l’année 2021.
Par personne, ce type de gaspillage au Maroc porte sur plus de 113 kg de nourriture en 2022, contre 91 kilos en 2021.
Sensibilisés à cette problématique et à sa tendance à proliférer, le groupe parlementaire du RNI vient de présenter une proposition de loi visant à limiter, voire à éradiquer, le gaspillage de nourriture.
Le projet de loi se donne pour but d’ouvrir un débat national sur cette question parce que, pour l’heure, aucune stratégie dédiée ou plan national n’est envisagé pour résoudre cette problématique.
Pour les auteurs de ce texte de loi en projet, «l’ensemble des intervenants de la chaîne alimentaire», selon Al Akhbar, sont concernés: agriculteurs, producteurs, industriels, distributeurs, commerçants, restaurateurs et hôteliers, et jusqu’aux consommateurs finaux.
Parmi les mesures préconisées dans la première version, la redistribution des quantités de produits alimentaires qui n’ont pas été consommés à des ONG, ainsi «qu’aux catégories sociales les plus nécessiteuses», indique Al Akhbar.
La formule proposée par les députés en charge de ce projet de loi est celle de partenariats à conclure entre les différents intervenants, ainsi que les personnes morales à même de bénéficier de la nourriture qui allait être gaspillée, indique Al Akhbar.
Le projet de loi prévoit également le versement d’amendes contre toute partie prise en flagrant délit de gaspillage alimentaire, pour un montant représentant le double de la valeur du produit gaspillé.
«Les familles et les citoyens en général sont également concernés par cette mesure», assure le quotidien qui précise que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) sera en charge de veiller à l’application des termes de cette loi qui sera soumise au vote des élus de la Nation, et d’imposer les amendes prévues par ses dispositions.
L’entrée en vigueur de cette proposition de loi est prévue trois mois après sa publication au Bulletin officiel.