Plage de Salé: l’anarchie reprend ses droits

La Plage de Salé

Revue de presseAlors que l’été vient à peine de commencer, la plage de Salé replonge dans le désordre. Installations sauvages, extorsion des estivants, absence d’encadrement… Malgré les annonces des autorités, les abus se multiplient, ternissant l’image de la ville et suscitant une vague d’indignation. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 23/06/2025 à 19h31

Quelques semaines à peine après le lancement de la saison estivale, la plage de Salé sombre de nouveau dans une préoccupante anarchie.

Malgré les annonces répétées des autorités locales et des responsables de la commune en faveur d’un aménagement structuré et sécurisé du littoral, la réalité sur le terrain témoigne d’un désordre flagrant, suscitant colère et inquiétude parmi les riverains et les visiteurs, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mardi 24 juin.

Sur les étendues sablonneuses du littoral, des parasols et chaises longues se multiplient de manière anarchique, installés par des «gardiens sauvages», qui occupent illégalement des zones entières.

Ces individus imposent des tarifs arbitraires aux estivants souhaitant s’installer, en toute impunité et sans intervention notable des autorités locales, écrit-on.

Une situation dénoncée par de nombreux estivants, qui pointent du doigt l’absence de suivi et d’application des décisions annoncées par le Conseil communal de Salé.

Avec la montée des températures, les familles affluent en nombre vers la plage.

Mais, loin de profiter d’un cadre agréable, elles se heurtent à une série de désagréments, souligne Al Akhbar: exploitation illégale du domaine public maritime, violence verbale envers des usagers refusant de payer, voire intimidations et menaces directes…

La liste est longue. Plusieurs citoyens évoquent un véritable «retour à l’ère de la loi du plus fort», ou «zman ssiba», selon leurs propres termes.

Des associations locales tirent la sonnette d’alarme. Ces failles ouvrent la voie à des comportements à risque, notamment des vols, des actes de vandalisme et la consommation de stupéfiants dans les environs immédiats du rivage.

À ceci, s’ajoutent l’amoncellement des ordures, l’absence de toilettes publiques et d’infrastructures élémentaires, autant de facteurs qui ternissent l’image de la ville et compromettent les efforts engagés pour améliorer la qualité de l’accueil balnéaire, écrit-on encore.

Autre phénomène préoccupant, la prolifération de gardiens sauvages autour des principaux accès à la plage, notamment dans les quartiers Salam, sur l’avenue Hassan II et au niveau de la corniche de Sidi Moussa.

Ces individus, souvent sans aucun signe d’identification, imposent des tarifs allant de 10 à 20 dirhams pour un stationnement, sans délivrer de reçu.

En cas de refus, certains n’hésitent pas à proférer des menaces et promettre des représailles sur les véhicules récalcitrants (rayures, dégradations, etc.).

Le plus alarmant est que, parmi ces gardiens sauvages, se trouvent parfois des mineurs ou des personnes au profil douteux, plongeant les automobilistes, notamment les familles ou visiteurs venus d’ailleurs, dans une insécurité latente et quotidienne.

Face à ce laxisme, les appels se multiplient pour que le wali de la région Rabat-Salé-Kénitra intervienne sans délai afin de mettre fin à ces dérives, indique Al Akhbar.

La plage de Salé, qui devrait être un espace de détente et de loisirs pour tous, se transforme progressivement en zone de non-droits, au mépris des droits des Marocains et des efforts de développement touristique.

Par Walid Ayadi
Le 23/06/2025 à 19h31