On ne naît pas homme, on le devient

Soumaya Naâmane Guessous.

Soumaya Naâmane Guessous.

ChroniqueSelon Simone de Beauvoir, on ne naît pas femme, on le devient. C’est valable pour les hommes! Nous naissons tous égaux. La différence entre l’homme et la femme est une construction sociale: ce sont l’éducation et la culture qui creusent le fossé entre eux et déterminent leur type de relation.

Le 21/04/2023 à 12h02

L’inégalité entre l’homme et la femme n’est pas innée ni naturelle.

L’éducation des garçons normalise la violence en en faisant un moyen viril de s’imposer verbalement et physiquement par la force.

Arrajèlle, l’homme, construit sa masculinité selon des normes de genre établies par la société qui lui attribue des rôles bien précis. S’il sort de ces normes, il est critiqué, méprisé et traité de femme: waliti mra (tu es devenu une femme) est la pire des offenses.

Un homme ne doit pas montrer ses émotions, considérées comme de la faiblesse. Au petit garçon, on interdit de se plaindre, de gémir, de pleurer. Willi nta machi mra (tu n’es pas une femme). On lui demande de se défendre et de défendre ses sœurs par ses muscles. Un garçon qui se laisse tabasser dans la rue par d’autres garçons, ou qui ne réagit pas violemment à des insultes adressées à lui ou à ses sœurs, est dévalorisé: khouwafe bhale labnate (peureux comme les filles). Adolescent et adulte, il s’entendra dire qu’il n’a pas de nafs (orgueil).

L’homme ne naît pas violent, on l’éduque à l’être. Les mères en sont grandement responsables!

À travers le monde, la violence faite aux femmes par les hommes est l’une des violations des droits humains les plus graves et les plus répandues.

Le Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA) et ses partenaires se sont mobilisés pour lutter contre cette violence masculine en lançant le concept de masculinité positive: sensibiliser les hommes à utiliser leur masculinité pour lutter contre cette violence et être acteurs des changements pour l’équité du genre.

La masculinité positive, arroujoula al ijabya, vise à ce que les hommes et ceux qui les éduquent développent d’autres manières d’être hommes, en luttant contre la masculinité toxique.

La masculinité toxique normalise et légitime l’agression et la violence à l’égard des femmes. À travers le monde, une femme sur trois est victime de violences de la part de son mari ou du partenaire intime!

Au Maroc, les associations travaillent depuis longtemps sur la masculinité positive, même si elle n’était pas nommée ainsi.

En 2020, un Marocain de 28 ans, Soufiane Hennani, a lancé une plateforme numérique, «Machi rojola» (Ce n’est pas ça être un homme), qui diffuse des vidéos pour lutter contre les agressions sexuelles, le harcèlement et la domination masculine.

Récemment, le ministère marocain de la Solidarité, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la Population, a lancé une série de vidéos pour promouvoir la masculinité positive. Des hommes connus du grand public qui annoncent qu’un homme peut travailler au domicile sans que sa virilité n’en soit atteinte.

Par exemple, une vidéo où l’homme dit: «Je lave la vaisselle avec ma femme, des fois ensemble, des fois seul». Un homme en situation de handicap dit que dans les maisons où il y a des personnes en situation de handicap, ce sont toujours les femmes qui s’en occupent: la mère, la sœur ou la fille.

La réaction des internautes a été mitigée: certains apprécient la campagne. Pour d’autres, c’est une atteinte à leur virilité, une manière de féminiser les hommes et de les soumettre aux femmes.

Mais réfléchissons: quel mal y a-t-il à ce qu’un homme fasse des travaux ménagers? Pourquoi en sommes-nous arrivés à considérer que c’est honteux?

Le Prophète lui-même n’avait aucune gêne à participer aux travaux ménagers. Plusieurs hadiths rapportent que Aïcha, son épouse, affirmait que le Prophète, chez lui, «était au service de sa famille». «C’était un homme comme les autres, il nettoyait ses vêtements, trayait ses bêtes et s’occupait seul de sa propre personne». «Il cousait ses vêtements, réparait ses chaussures et faisait ce que font les hommes chez eux».

Dans plusieurs régions du Maroc, notamment au Sud, les hommes participent aux travaux ménagers. Ils font de succulents tajines, préparent le thé, passent le balai, servent les invités.

Aujourd’hui, avec la nucléarisation des familles, les jeunes époux participent aux travaux ménagers, surtout quand les épouses travaillent. C’est le concept de masculinités co-responsables. Ils participent aux tâches, s’impliquent dans l’éducation des enfants, les reçoivent de l’école et leur préparent à manger… N’oublions pas que les plus grands cuisiniers dans le monde sont des hommes!

On voit également des hommes, dans l’espace public, tirer des poussettes de leurs enfants ou porter le bébé sur la poitrine à l’aide d’un «kangourou».

Ces hommes enfantent des filles et souhaitent les voir grandir dans une société où les hommes ne violentent pas les femmes. Le harcèlement sexuel, si courant chez nous, fait partie de cette violence qui affecte la sécurité et le bien-être de nos filles.

La masculinité positive vise à engager les garçons et les hommes à œuvrer pour l’épanouissement et l’autonomisation des femmes, en les respectant et en dialoguant avec elles et non en les tabassant pour s’imposer.

Ce qui favorise l’harmonie basée sur la confiance mutuelle et non la méfiance.

Elle permet de lutter contre le viol, le sexisme, le harcèlement sexuel, la drague sauvage et toutes les formes de violence à l’égard des femmes.

L’objectif n’est pas de diminuer la valeur des hommes, mais de valoriser la masculinité en en faisant un levier de développement pour les femmes et pour les hommes.

Utiliser positivement sa masculinité, c’est avoir un comportement respectueux à l’égard des femmes, les considérer comme des êtres humains munis d’un esprit et pas seulement d’un corps sexuel… Sans jamais oublier que les hommes sortent des ventres des femmes.

Par Soumaya Naamane Guessous
Le 21/04/2023 à 12h02

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C'est ainsi que l'on fabrique des homosexuels Non on nait homme ou bien femme

En évoquant le prophète Sidna Mohammed , vous semblez avoir oublié qu’il a vécu plus de mille ans avant l’émancipation de la femme occidentale que vous voulez imiter. Non seulement il aidait ses femmes, mais il exhortait ses Sahabas à être très bons avec les leurs. Cependant, vous avez été sélective en omettant le commandement du prophète aux femmes qui laissaient entendre que l’Islam les considèrent moindres que les hommes. “ La femme qui obéit à son époux sans désobéir à Dieu accédera au Paradis par toutes les portes“. Ayons présent à l’esprit le rang qu’occupe la femme quand elle devient mère ; ses enfants doivent la préférer à leur père.

On naît “homme“ ou “femme“ parce que Dieu en a décidé ainsi pour la continuité de l’espèce et c’est de là que vient l’inégalité des sexes dont le fort (ne faites pas de moue SVP) assure la subsistance de la famille et le faible sa protection ; rôle, avouons-le, plus noble. J’ai recouru à ce préambule à cause de votre “h“ minuscule qui situe cet être dans le règne animal et c’est l’éducation qui l’en extrait. En effet, toutes les civilisations entament l’éducation par l’initiation à la vie sociale pour que chacun joue au mieux le rôle qui lui a été imparti dans l’intérêt de la communauté. L’homme s’occupait de l’extérieur et la femme de l’intérieur. Mais les enfants de la louve française qui ont été allaitées par Marianne refusent cet état naturel

Le prophète n’eut de cesse de recommander إستوصوا بالنساء خيرا La masculinité positive est un concept féministe issu de la théorie de genre. Plusieurs passages vont dans ce sens. Il a été établi dans plusieurs études que les femmes préfèrent des hommes virils malgré les défauts, qu’aux hommes parfaitement gentils, prêts à dire oui à tout. Un homme viril est plus rassurant pour une femme que son égal. الرجال قوامون على النساء Il ne faut pas chercher “l’égalité“ dans la nature ; chacun emplit son rôle et complète l’autre dans l’harmonie et symbiose. L’Autre différent qui se situait en dehors de mon être, devient constituant de mon existence. Et vice versa. يا أيها الناس إنا خلقناكم من ذكر وأنتى وجعلناكم شعوبا وقبائل لتعارفوا Cette sourate الحجرات pose les bases de l’éthique sociale.

Sorry madam, but I have to disagree with you on this one. Upon reading your column, I get the impression that toxicity is exclusive to men; men are the root cause of all problems and women are pristine! As men use physical violence, women use reputation damage and psychological violence, which is as destructive as men's physical violence, if not more! Madam, there is nothing wrong with addressing society's discomforts and problems. But we must tackle it impartially and equally from both male and female perspectives! Women's toxicity exists, but society is not yet ready to talk about it, and it is as destructive as men's toxicity! If we want to address this problem effectively, we need to focus on addressing its root causes, not its symptoms, or ride the woke wave!

You're right but it's a taboo!

Vous nous avez habitués à des sujets aussi pertinents les uns que les autres traitant des atouts et des dérives de la société marocaine. Ce dont nous vous en sommes gré. Aussi, je souhaiterai que vous puissiez aborder lors d’une prochaine thématique ce que je me permettrai d’appeler la « féminité négative ». J’entends par là, les jeunes filles qui sont éduquées au sein de certaines familles à l’identique que les garçons et cela se traduit par l’acquisition d’un comportement agressif voire violent, tout le long de leurs vies. Avec mes remerciements. Joyeuses fêtes.

"La différence entre l’homme et la femme est une construction sociale: ce sont l’éducation et la culture qui creusent le fossé entre eux et déterminent leur type de relation". On croirait entendre les tenants de la théorie du genre. Bien sur qu'être un homme c'est n'est certainement pas battre à sa femme. Ce comportement est un comportement de sauvage , d'animal! Maintenant si on est d'accord sur le fait que la femme ne doit pas être vu uniquement comme un corps pour assouvir ses besoins sexuels, il faudra expliquer cela à la minorité radicale qui veut à tout prix dépénaliser les relations sexuels hors mariage au risque de faire de notre pays la Thaîlande de l'Afrique et dans ce cas les prédateurs sexuels n'auront certainement pas la même vision des choses que nous.

Chère Madame, Vous nous avez habitués à des sujets aussi pertinents les uns que les autres traitant des atouts et des dérives de la société marocaine. Ce dont nous vous en sommes gré. Aussi, je souhaiterai que vous puissiez aborder lors d’une prochaine thématique ce que je me permettrai d’appeler la « féminité négative ». J’entends par là, les jeunes filles qui sont éduquées au sein de certaines familles à l’identique que des garçons et cela se traduit par l’acquisition d’un comportement agressif voire violent, tout le long de leurs vies. Avec mes remerciements. Joyeuses fêtes.

Bonjour, Au Maroc le plus grand ennemi de la femme , et la femme elle même : Sœurs, mère du mari.

Derrière chaque Homme une Femme

Oui j'accepte de dire ceci ( derrière un homme , une femme ) , mais parlons d'une vraie femme pas une p.... ou celle qui cherche à avoir la carte de crédit le matin car elle a écarté ses jambes la nuit

Oui depuis longtemps .la masculinité positive protectrice respectueuse est la meilleure. Nos parents et gds parents l'ont reconnu et pratique . Seulement comme a été dit ici l'homme et la femme doivent rester chacun a sa place. Les droits et devoirs de chacun doivent être précises et appliqués. Demander à l'homme de faire le ménage porter bébé nettoyer cuisiner c faisable avec plaisir. Mais la femme actuelle a demandé plus..plus de liberté .plus de droits.le mariage pour la fille est devenue une bonne affaire.elle gagné la fortune du mari hérite sans partage et finiront par demander le droit d'avoir des amants.

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