Omar Radi accusé de viol: une association de défense des droits humains se porte partie civile

Omar Radi.

Omar Radi. . DR

Réunissant un collectif d’avocats, une association de défense des droits humains se porte partie civile dans le procès opposant le journaliste et activiste Omar Radi à une jeune femme qui l’accuse de viol. Objectif: défendre la victime.

Le 10/08/2020 à 11h28

C’est une première et cela a le mérite d’être dit et affiché publiquement. Présidée par l’avocat Lahbib Hajji, une association réunissant un collectif de robes noires s'est portée partie civile pour défendre une jeune femme qui accuse le journaliste et activiste Omar Radi de viol.

«Nous estimons qu’il est de notre devoir de nous placer aux côtés de la victime dans ce procès où l’essentiel, à savoir le viol, est omis sous couvert de tapage médiatique en faveur du présumé agresseur», nous déclare Me Hajji. Pour lui, il s’agit de briser le silence autour d’une affaire relevant du pénal et de faits graves reprochés au présumé auteur.

Vice-président de cette même association, c’est Mohamed El Haini, avocat au barreau de Tétouan, qui aura la charge de défendre la jeune victime devant la justice.

«Défendre les droits de l’Homme commence d’abord par le respect de la dignité des femmes. C’est ce que nous avons l’ambition de montrer dans cette affaire, objet d’une grande médiatisation mais pour des considérations autres que le fond», explique-t-il.

Pour l’association, ce «tapage» se veut un moyen de masquer les faits et d’entraver la bonne marche de la justice dans ce dossier. «Et il faut que cela cesse», s’indigne Lahbib Hajji.

Rappelons que le 29 juillet dernier, le Procureur général de Casablanca a annoncé le placement de Omar Radi en détention provisoire. Cette incarcération, sur ordre du juge d'instruction, faisait suite à la plainte d’une citoyenne qui accuse le journaliste de viol avec violences, une enquête préalable ayant été confiée à la Gendarmerie royale de Casablanca.

Cette décision avait été prise suite à un interrogatoire préliminaire avec le concerné, en vue de poursuivre l'enquête concernant les accusations qui pèsent sur lui dans deux affaires relatives à des attentats à la pudeur avec violences et viol. Les deux délits sont passibles de peines prévues dans les articles 485 et 486 du Code pénal.

Dans le cadre de l'enquête déjà annoncée par le parquet dans son communiqué du 24 juin 2020, et suite aux résultats d’une enquête menée par la brigade nationale de la police judiciaire, le parquet compétent a également demandé d'effectuer une enquête sur le mis en cause, au sujet de la réception de fonds de la part de parties étrangères, en vue de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat et de mener des contacts avec des agents de pays étrangers, pour nuire à la situation diplomatique du Maroc, deux délits passibles de peines prévues dans les articles 191 et 206 du Code pénal.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/08/2020 à 11h28