Marrakech: une demande timide pour les moutons de l’Aïd, les «chennaqa» se défendent

Marché de moutons Sebt Bensassi aux environs de Marrakech. (Le360)

Le 12/06/2024 à 10h04

VidéoLa flambée des prix des moutons pour l’Aïd, au souk Sebt Bensassi situé dans la commune rurale de Marrakech «Oulad Hassoun», a poussé de nombreux vendeurs de moutons à chercher refuge ailleurs. En cause? L’invasion de ce marché par de nombreux spéculateurs connus localement sous le nom de «chennaqa».

Les spéculateurs ou intermédiaires mènent la vie dure aux vendeurs de moutons en cette période de l’aïd. Dans certains souks comme celui de Sebt Benssassi dans les environs de Marrakech, les marchands fuient les lieux dans l’espoir de vendre là où les «chennaqa» ne seront pas.

Dans des déclarations recueillies sur place par Le360, plusieurs citoyens venus acheter un mouton pour l’Aïd Al-Adha ont constaté que les prix de ces derniers ont augmenté cette année de 40 à 60% par rapport à ces deux dernières années, «des prix inaccessibles pour les familles pauvres et de classe moyenne», selon les personnes interrogées.

Certains accusent directement les spéculateurs, «qui maîtrisent l’art de négocier pour abaisser le prix du bétail auprès des éleveurs et l’augmenter pour les consommateurs».

Pour sa part, Abdelghani, un intermédiaire exerçant dans ce marché, a révélé que le plus petit mouton coûte 2.600 dirhams, ajoutant que le prix d’un mouton de l’Aïd ordinaire dépasse les 5.000 dirhams.

«Spéculateur est un métier comme les autres. Nous vendons le mouton avec une marge de profit allant de 150 à 200 dirhams au-dessus du prix d’achat, c’est du commerce», déclare-t-il. «Nous aussi, nous nous fatiguons à nous déplacer pour chercher les moutons dans les différents souks», ajoute-t-il en niant être l’une des causes de la hausse des prix.

Abdelfattah, également «chennaq», refuse d’être qualifié par ce terme qu’il considère comme péjoratif. Insistant sur son statut de commerçant, il affirme: «Allah le Tout-Puissant a autorisé le commerce et interdit riba (l’usure, NDLR), et nous ne sommes pas responsables de la hausse des prix des moutons. Cette inflation est due à plusieurs autres facteurs.»

Face à cette flambée des prix qui caractérise cette année les marchés des moutons au Maroc, certaines familles ont fait part de leur intention de retarder leurs achats en espérant que les prix des bêtes baissent dans les jours à venir, non sans crainte que l’inflation ne continue tout de même de grimper.

Par Mouad Marfouk
Le 12/06/2024 à 10h04

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مخصناش العيد 300 درهم الكيلو بزاف ملي دبحو وتصلخو وتخويه آش غدي يقا ....الخير إخلي ليك 20 كيلو أقسم 6000 درهم على 20 كيلو أورد عيا لخبار.

nous devons défendre assidûment nos droits de consommateurs face à l'agressivité du marché. Le rite de l'Aïd est religieux et non pour la simple consommation de viande, le gouvernement devait prendre les mesures pour fixer un prix raisonnable pour les marocains. Ce gouvernement à, encore une fois, raté l'occasion de prouver sa bonne volonté d'être au service du citoyen. En revanche, les citoyens devaient se préparer en créant des associations afin d'influencer efficacement le marché..... pourquoi pas par le boycott pur et simple jusqu'à ce que les "chenaqa" se pendent avec leur propre cupidité. L'absence de conscience citoyenne collective est le problème majeur auquel les marocains dotés de bon sens et de courage doivent remédier pour éradiquer ce fléau de la hausse des prix.

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