Il est une constante dans les médias français, de gauche surtout, consistant à dénigrer la monarchie marocaine. C’est systématique, sans nuances. Ils lui préfèrent la république, n’importe quelle république, l’algérienne par exemple, dirigée comme tout le monde sait par une bande de généraux affairistes et impopulaires.
C’est leur droit de trouver que la république algérienne est une bonne chose. Je leur demande d’aller vivre quelques mois dans ce beau pays où rien ne marche. Et qu’ils nous racontent dans le détail comment vit le peuple algérien et comment les manifestations du hirak ont été réprimées durant deux ans.
Ces jours-ci, des dérives très malveillantes ont été publiées dans Le Monde et dans Libération.
Une pleine page du journal du soir du 12 septembre a été consacrée au Roi. Des allégations et des sous-entendus. Le tout pour dire du mal d’un Souverain qui ignore ces journalistes. Ceux-ci ne supportent pas qu’ils soient ignorés par lui.
Libération de son côté a publié des informations fausses, agrémentées par une caricature indécente, insultante.
La liberté d’expression a bon dos. Nous sommes tous pour cette liberté fondamentale. Mais nous sommes aussi pour qu’elle respecte la vérité. On ne demande pas d’être bienveillant, d’aimer le Maroc et son roi. Non, on demande le respect, respect de la vérité, respect de la personne du Souverain aimé de son peuple, et cela lui suffit largement.
Cette presse aurait été satisfaite si le Maroc était l’une de ces républiques sur le modèle syrien ou égyptien, où des milliers d’opposants croupissent dans les geôles.
Imaginons une seconde si les militaires qui ont tenté le premier puis le deuxième coup d’État contre feu le roi Hassan II, en juillet 1971 et août 1972, avaient réussi leur sinistre aventure. Où serions-nous aujourd’hui? Moi, je sais que je n’aurai pas été là, en train d’écrire cette chronique en toute liberté. J’ai vécu durant dix-neuf mois sous la dictature du commandant Ababou et son homme de main Aqqa. C’était entre juillet 1966 et janvier 1968. Je sais ce que ces individus auraient fait du Maroc. (Je me permets de vous renvoyer à mon témoignage dans «La Punition»).
Il se trouve que le système monarchique est très ancien, qu’il convient parfaitement au peuple marocain et que personne ne le conteste en dehors de deux ou trois individus, vivant à l’étranger, qu’on retrouve cités -à chaque fois- dans les pages de ces reportages contre le Maroc.
En ces jours de deuil et de chagrin, certains trouvent le moyen de polémiquer sur le dos des morts sous les décombres.
Pourquoi le Maroc ne donne-t-il pas le feu vert pour l’aide française? Comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon dans une émission spéciale de France 2, lundi dernier, «le Maroc est un pays souverain; il est libre de faire et d’agir comme bon lui semble» (je le cite de mémoire). D’autres voix se sont élevées pour rappeler que le contexte diplomatique entre la France et le Maroc est compliqué en ce moment. Un commentateur a déclaré sur l’antenne de RTL que le vrai problème, ce n’est pas l’aide, mais «la position absurde de la France qui refuse de faire comme d’autres pays importants, comme les États-Unis ou Israël, et reconnaître la marocanité du Sahara». Ajoutant: «Macron se trompe en pensant que l’Algérie changera sa politique de haine anti-française».
Ce qui caractérise certains journalistes envoyés sur place, c’est une grande part d’ignorance des réalités marocaines. On a droit à une suite de clichés et d’images qui confortent les téléspectateurs qui ne connaissent rien du pays.
La cerise sur le gâteau vient du président Macron. Mardi, il s’est adressé directement au peuple marocain. Qu’importe ce qu’il a dit. Mais cela ne se fait pas. Un président ne fait pas cela. Diplomatiquement, c’est une erreur. Preuve que malgré son deuxième quinquennat, Macron fait encore des erreurs. Les citoyens marocains n’ont pas aimé cette intrusion, cette fausse note, même si elle part d’un bon sentiment.
Entre le Maroc et la France, je ne souhaite qu’une chose: que l’amitié traditionnelle, riche, importante reprenne ses droits et que des diplomates, dont c’est le métier, se mettent au travail et réparent ce qu’il y a à réparer.
Cependant, seule compte en ces jours tragiques l’immense solidarité de tous les citoyens, la rapidité avec laquelle les autorités ont réagi et continuent de faire tout ce qu’elles peuvent. Évidemment, on peut critiquer, trouver que les choses n’avancent pas aussi vite qu’on l’espère, mais, de grâce, laissez les Marocains enterrer leurs morts et soigner les survivants.