Les pèlerins marocains ont vécu 24 heures de calvaire à la Mecque

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Revue de presseKiosque360. Terreur, désarroi: et, comme si cela ne suffisait pas, 25.000 pèlerins marocains, dont une partie se préparait à rentrer au Maroc, ont vécu, de dimanche à lundi, à la Mecque, après le drame de Mina, les affres du quotidien d'un sans domicile fixe (SDF), dans la soif et la faim.

Le 28/09/2015 à 22h36

Un autre calvaire que celui qu’ont vécu, de dimanche à lundi, des centaines de "nos pèlerins qui ont dormi à la belle étoile, sans nourriture, sans eau", rapporte Al Massae dans son numéro de ce mardi 29 septembre. Les pèlerins ont vécu ce cauchemar à la Mecque alors qu'ils attendaient des autocars pour les ramener à Médine, dernière étape du grand pèlerinage. Les contacts des pèlerins avec leurs proches ont de plus été rompus, ce qui a aggravé l’inquiétude des familles à l’affût de nouvelles après la tragique bousculade de Mina qui a fait, jeudi 24 septembre, 769 morts.

Le Maroc, rappelle-t-on, déplore officiellement 5 morts et 34 disparus dans cette catastrophe, la plus grave de l'histoire de la Mecque. Al Massae accuse les agences de voyage et les accompagnateurs d'avoir failli à leur mission. Quel rôle et quelle mission assument réellement sur place le ministère marocain des Habous et des affaires islamiques et le chef de la délégation officielle, se demandent les observateurs? L'Arabie saoudite est un pays frère et ami qui entretient avec le Maroc des relations séculaires, profondes et solides. On pourrait légitimement se demander pourquoi elle n'a pas entouré les pèlerins en leur apportant le soutien nécessaire.

Une ébauche de réponse à cette question: le gouvernement marocain néglige de défendre les droits de ses citoyens auprès de l’Arabie saoudite. "Les pèlerins ont été contraints de quitter leur hôtel" et ont été jetés dehors dans la nuit et le froid, souligne le quotidien. En réponse à leurs protestations et à défaut de soutien de la délégation officielle marocaine, les autorités saoudiennes n'ont trouvé mieux que de conseiller la "patience à nos pèlerins". Les victimes ont décidé de porter plainte contre l'agence marocaine de voyage qui les a roulées en leur faisant payer 70.000 dirhams pour le déplacement et le séjour à la Mecque.

Al Massae a omis de citer, dans son article, une autre difficulté que les pèlerins ont vécue à l'aéroport de Djeddah où des centaines d’entre eux ont attendu des heures avant de pouvoir embarquer à bord d’avions de la RAM. La compagnie a reconnu, lundi, que ses vols avaient enregistré des retards importants. Il est très difficile d'accomplir, dans ces conditions, le pèlerinage dont rêvent tant de musulmans.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 28/09/2015 à 22h36