Les cliniques privées supplantent largement les hôpitaux publics

Porte d'entrée principale du CHU Ibn Rochd, à Casablanca.

Porte d'entrée principale du CHU Ibn Rochd, à Casablanca. . DR

Revue de presseUne enquête de L’Économiste-Sunergia révèle que la majorité des Marocains préfère se faire soigner dans un établissement privé. Une tendance particulièrement observée auprès des jeunes, ainsi que d’autres tranches d’âge. Seuls 8% des seniors optent pour les établissements hospitaliers publics. Une revue de presse de L’Économiste.

Le 23/04/2024 à 19h59

Les résultats de la dernière enquête L’Économiste-Sunergia pourraient inquiéter le ministère de la Santé. Le gouvernement et ce département ont en effet eu beau multiplier les annonces sur une éventuelle réforme des infrastructures sanitaires, dans les faits, les Marocains optent pour des soins auprès du corps médical qui exerce dans le secteur privé, indique L’Économiste de ce mercredi 24 avril.

Ainsi, s’ils avaient la possibilité de se soigner dans une clinique ou un cabinet médical privés, seuls 15% des Marocains opteraient pour un établissement hospitalier public.

Le quotidien précise que «69% [d’entre les sondés] affirment opter pour les cliniques privées, et 16% ne se prononcent pas. Les mêmes tendances s’observent pour les hommes et les femmes, avec respectivement 68% et 70% qui déclarent préférer se soigner dans le secteur privé».

Mieux encore, la plupart des jeunes optent pour les cliniques privées… quand ils en ont la possibilité et les moyens matériels. Dans les faits, 80% des 25-34 ans, 70% des 18-24 ans et 63% des 35-44 ans préfèrent se faire soigner dans des cliniques ou des cabinets médicaux privés.

«Pour les 25-34 ans, seuls 10% affirment opter pour l’hôpital public. Idem pour les seniors de 65 ans et plus. Seule 8% de cette population se dirige vers l’hôpital public, et 64% choisissent les cliniques privées», explique L’Économiste.

Le recours aux services des cliniques privées est plus répandu parmi les populations urbaines (72%). Même dans les zones rurales, seuls 17% des citoyens se font soigner dans un hôpital public lorsqu’ils ont la possibilité d’opter pour des soins délivrés dans le secteur privé que 63% d’entre eux, donc, préfèrent.

«Par Catégorie socio-professionnelle (CSP), la majorité des catégories A et B (82%) déclare naturellement préférer les cliniques privées, contre 13% qui optent pour les hôpitaux publics. Auprès des C, D et E, les réponses sont assez proches. 68% des C et 67% des D et E déclarent privilégier les établissements privés, contre respectivement 15% et 17% qui choisissent de se faire soigner dans des hôpitaux publics», indique le quotidien.

Seul espoir concret, l’optique d’une mise à niveau globale des offres de soins et le renforcement des capacités d’accueil des hôpitaux publics.

Cinq CHU ont déjà bénéficié d’un programme de mise à niveau: ceux de Fès, Casablanca, Rabat, Marrakech et Oujda. D’autres doivent leur succéder. L’objectif du ministère de la Santé est de mobiliser une capacité d’accueil supplémentaire de 2.844 lits, qui viendront s’ajouter aux 25.889 lits déjà existants. Cet effort sera-t-il suffisant?

Par Nabil Ouzzane
Le 23/04/2024 à 19h59

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Privées ou publiques c'est la même chose. Mon père que Dieu ait son âme s'est fait opéré au sein d'une clinique privée à Casablanca. Le règlement de l'intervention a été réglé d'avance. En pleine opération, le chirurgien qui en était chargé chargé nous a appelé pour nous dire: il y a une hémorragie et voulait savoir s'il doit arrêter ou continuer l'opération. Etant le seul de la famille qui parlais français, j'ai répondu à ce "spécialiste" que c'était à lui de prendre la décision qui s'impose. Il avait plus de 70 ans, il tremblait quand il m'a reçu pour obtenir la réponse dans le seul but de se désengager de sa responsabilité. Mais que faire ? A l'époque c'était le pot de terre contre le pot de fer.

Forget that, and tell me something new (façon de parler)! On sait que le système de santé publique est complètement dysfonctionnel; pour ne pas dire carrément qu’il est en faillite. D’abord, il y a le problème de la mauvaise gestion, mais aussi, et surtout, celui de la corruption. Au niveau de la mauvaise gestion, des réseaux mafieux qui opèrent au sein du département de la santé en complicité avec leurs fournisseurs du secteur privé en sont responsables. Quant au problème de la corruption qui gangrène le système de santé, il concerne le personnel soignant, administratif et très souvent même de sécurité aux entrées des hôpitaux. C’est pour ça que les cliniques médicales privées poussent comme des champignons partout dans le pays. Et ce, depuis la libéralisation du secteur de santé!

Tout à raison, les hôpitaux et dispensaires de l état il faut que tu sois envoyé par des connaissances, soit tdwira à l agent de sécurité, pour les médicaments donnés par l état et qui sont gratuits, aux pauvres, he ben on te dit tjrs qu ils n y en a plus, alors qu on les voit ds une armoire vitrée, et ça c est le medecin qui t ausculte qui te reponds si tu demandes un médicament prescrit par le medecin. Dommage.

ويبدو أنهم ما زالوا لا يفهمون ذلك. لا يتعلق الأمر بعدد الأسرة بل بجودة الرعاية.

0/800