La multiplication de faux opticiens dans les différentes régions du pays, sans respect des lois en vigueur, notamment les textes réglementant la profession d’opticien-lunetier détaillant, a suscité des réactions de la part des professionnels qui ont saisi les autorités compétentes. Celles-ci ont rapidement réagi à la requête et ont ouvert une enquête sur le sujet. Les premières investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont conduit les enquêteurs à interpeller huit opticiens qui exercent depuis des années avec de faux diplômes, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 12 mai. L’arrestation de ces derniers a mis les enquêteurs de la BNPJ sur la piste de l’école ayant délivré les faux diplômes qui ont servi de base pour les ouvertures des magasins d'optique et de lunetterie. Cette école, font savoir les sources du quotidien, n’était pas agréée par les autorités compétentes, notamment le ministère de tutelle, et ne dispensait pas le savoir et les compétences nécessaires pour pouvoir exercer la profession et ouvrir un magasin d’optique et de lunetterie. Dans certains cas, poursuit le quotidien, les diplômes sont délivrés en moins de deux semaines, en contrepartie d’une somme de 1.000 dirhams. Le phénomène a pris des dimensions alarmantes, mais les autorités compétentes n’étaient pas aveugles. L’enquête ouverte, ajoute le quotidien, se poursuit pour circonscrire ce fléau qui met en danger la santé des citoyens. Ainsi, toutes les écoles impliquées dans la délivrance de certificats et de licences seront passées au peigne fin. Car, indique la même source, il ne s’agit pas de cas isolés, mais apparemment d’un réseau qui s’active à l’échelle nationale, à partir d’un centre à Casablanca. Cette prolifération de magasins d’optique et de lunetterie sans respect d’une distance minimale a plongé le secteur dans l’informel, à tel point que certains faux opticiens jouent le rôle d’intermédiaires et d’autres se présentent comme de vrais professionnels, alors que même la vente des lunettes de correction de vue au Maroc est réglementée par la loi. Celle-ci stipule que «nul ne peut être admis à exercer la profession d’opticien-lunetier détaillant s’il n’est pas possesseur d’un titre ou diplôme d’État donnant le droit de l’exercer».
Par Mohamed Younsi
Le 11/05/2022 à 20h21