Le jeûne est sans doute l’une des plus anciennes approches d’auto-guérison. Selon ses tenants, il contribuerait au maintien d’une bonne santé physique, et mentale surtout, au même titre qu’une alimentation saine accompagnée d'une activité physique.
C’est ce que confirme Selma Rachidi, psychiatre et spécialiste en addictologie, dans ce premier épisode de l’émission «Healthy Ramadan», dans lequel elle présente les divers bienfaits du jeûne sur la santé mentale de l’individu.
«La pratique du jeûne pendant cette période sacrée de l’année est associée à des pratiques spirituelles et religieuses. Il procurerait en outre un sentiment de clarté d’esprit et de désencombrement mental, et de confiance en soi. L’individu développe également sa capacité de contrôle quant aux choses qu’il désire, sachant que l’abstention est un des aspects majeurs travaillés en thérapie», explique-t-elle.
Mais ce n’est pas tout. Le jeûne est également un moyen de détoxiquer l’organisme, car il permet au système digestif de se reposer et aux autres organes de se purger via l’élimination des toxines et des mauvaises graisses. Un effet des plus louables de cette pratique, qui impacte toujours de manière positive la santé mentale de l’individu.
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«Les systèmes digestifs et nerveux sont fortement connectés. Au niveau de notre système digestif, nous avons que nous appelons des microbiotes, ce sont des parasites non-pathogènes qui se nourrissent des aliments ingurgités, ce qui n’est plus le cas pendant la période de jeûne. Dès lors, ce sont des messages de sérénité, de calme et de positivité qui sont envoyés aux cerveau», poursuit l’intervenante.
Au même titre que le sport, le jeûne induit la production de BDNF (brain-derived neutotophic factor, ou facteur neurotrophique dérivé du cerveau). Ces protéines ont un double effet: elles augmentent le nombre de mitochondries, génératrices d’énergie dans le corps, dans les cellules nerveuses et produisent de nouveaux neurones dans l’hippocampe.
Elles participent aussi à l’amélioration de l’humeur, à l’augmentation de la performance du cerveau, de la mémoire et de la concentration. «Le production de BDNF permet une amélioration du niveau de concentration et une stimulation de la mémoire. Elle s’accompagne, par ailleurs, du renforcement de la sérotonine, appelée également «hormone du bonheur»», conclut l’experte en santé.