Les dattes marocaines ont la cote cette année à Fès. Elles font, en effet, l’objet d’une forte demande de la part de la clientèle au marché des dattes de Bab Ftouh, l’un des plus grands marchés de gros de la région, malgré la forte concurrence des dattes importées.
«Les consommateurs ont manifesté cette année une préférence pour les dattes locales, compte tenu de leur qualité, au détriment des dattes importées», confirme Tariq Saïdi, commerçant. Cette demande porte sur différentes variétés, à leur tête celles de Majhoul et de Boufeggous, et ce malgré une hausse significative des prix, avoisinant les 10 dirhams. Ainsi, «les prix oscillent entre 60 et 150 dirhams pour la variété Majhoul, et entre 60 et 80 dirhams pour la variété Boufeggous», précise-t-il.
Notre interlocuteur attribue ce renchérissement à la forte demande sur les dattes à la veille du mois sacré et à la baisse de la production locale dans de nombreuses zones, comme le Tafilalet. En cause, le stress hydrique, mais aussi des incendies qui ont ravagé des hectares de palmier dattier dans les oasis, ou encore les pluies torrentielles qui ont rendu des tonnes de dattes impropres à la consommation.
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Il a également pointé du doigt le phénomène de la multiplication des intermédiaires dans la chaîne de commercialisation entre l’agriculteur et le consommateur, ainsi que l’augmentation des prix du carburant qui a contribué à l’augmentation du coût du transport et du stockage.
Les dattes importées moins chères
En plus des dattes locales, celles importées de certains pays arabes, comme la Jordanie, l’Égypte et la Tunisie, ont envahi les étals des marchés en raison de leurs prix bas. Ainsi, note Tariq Saïdi, les prix des dattes égyptiennes varient entre 20 et 25 dirhams, tandis que les dattes tunisiennes sont commercialisées à partir de 35 dirhams, et jusqu’à 40 ou 45 dirhams le kilo.
Il convient de noter que la production de dattes attendue pour la campagne agricole 2024-2025 est estimée par le département de l’Agriculture à 103.000 tonnes, en baisse de 10% par rapport à la campagne précédente.
À rappeler que le contrat-programme entre l’État et les professionnels du secteur vise à faire passer la production nationale à 300.000 tonnes par an d’ici 2030, moyennant la plantation de 5 millions de plants de palmiers dattiers.
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