Le lobby de l’enseignement privé essaye, encore une fois, de faire chanter les pouvoirs publics après avoir échoué à contraindre les parents d’élèves à payer les frais de scolarité pendant l’arrêt des cours. Ses représentants menacent de déclencher une grève d’avertissement au niveau national, rappelant ainsi une décision similaire qu’ils avaient brandie lorsque l’Etat avait ouvert les dossiers de l’évasion fiscale et le non-paiement des cotisations de la CNSS par les écoles privées. Dans un communiqué commun, la Ligue de l’enseignement privé et la Fédération marocaine d’enseignement et de formation ont vertement mis en garde les pouvoirs publics des actions qu’elles seraient contraintes d’entreprendre si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
Des revendications qui dépassent aujourd'hui le plan d’urgence de sauvetage financier. Les deux associations appellent à une renégociation des textes relatifs à l’enseignement privé contenu dans la loi-cadre. Une révision devenue nécessaire, disent-elles, par la situation exceptionnelle causée par la crise épidémiologique. Le communiqué souligne que le secteur de l’enseignement privé a assuré, avec un esprit patriotique, la continuité pédagogique malgré les difficultés financières et les campagnes de dénigrement dont il fut la cible. Sauf que le communiqué élude la confrontation qui oppose les écoles privées aux parents d’élèves sur le paiement des frais de scolarité pendant la période de confinement.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 20 juin, que le communiqué déplore que ce secteur n’a pas bénéficié de l’aide de l’Etat à l’instar des autres secteurs malgré les pertes colossales qu’il a subies. Par conséquent, ajoute le même communiqué, l’Etat n’a pas protégé les composantes de l’enseignement privé en l’occurrence les familles qui ont subi des préjudices, les enseignants et l’investissement. Autant dire, ajoutent la fédération et la Ligue, que le slogan tant ressassé qui faisait de l’école un partenaire et une composante essentiels du système d’éducation a échoué devant la première épreuve (covid-19). Le communiqué met, par ailleurs, en garde contre la tentative d’appliquer la loi-cadre dans son volet consacré à l’enseignement privé sans une participation effective de ses représentants.
Ce faisant, les propriétaires des écoles privées demandent au chef du gouvernement et au ministre de l’Education nationale d’ouvrir un dialogue sérieux avec leurs représentants. L’objectif étant de préparer un plan d’urgence pour sauver l’école privée afin qu’elle sorte avec le moins de dégâts de la crise épidémiologique et qu’elle puisse garantir la reprise de la prochaine saison scolaire. Ce qui n’a pas empêché les représentants de ce secteur d’annoncer l’organisation d’une grève nationale d’avertissement le 30 juin pour contrecarrer, disent-ils, tout ce qui se trame contre l’enseignement privé.