L’affaire de détournement de fonds publics, de corruption et d'extorsion qui a secoué la ville de Tiznit au cours de la semaine dernière a été rapidement élucidée par le bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Le montant des fonds extorqués frôle les 2,88 millions de dirhams.
Les deux mis en cause, à savoir un commissaire principal de police exerçant à Agadir et la directrice d’une agence bancaire de Tiznit ont été déférés, samedi, devant le procureur général du roi près la Cour d’appel de Marrakech. Après enquête, le parquet général a décidé de les poursuivre en état de détention pour détournement de fonds publics, corruption, extorsion et débauche, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 29 mars. L’histoire a commencé lorsque le commissaire de police, qui entretenait une relation illégitime avec la directrice de l’agence, aurait mis à profit cette relation pour la faire chanter.
La femme, divorcée et mère d'une fille, cédait à ses caprices de peur de perdre le droit de garde de son enfant, ont révélé les sources du quotidien. C’est ainsi, poursuit le journal, que l’affaire du chantage a commencé. La femme aurait vendu sa maison et sa voiture pour répondre aux demandes matérielles de son complice. Ensuite, elle a recouru aux fonds publics de l’agence bancaire qu’elle dirigeait pour entretenir les dépenses excessives de son complice.
La dernière opération en date a été enregistrée par les caméras de surveillance de l’agence, montrant le commissaire principal recevant des mains de sa complice une liasse de billets d’une valeur de 100.000 dirhams, avant de mettre la main sur une autre liasse dans le coffre-fort de l’agence. L’hémorragie provoquée par les détournements au sein de cette agence a été repérée par les responsables de l’institution bancaire qui ont audité les comptes de l’agence.
Confrontée aux résultats de l’inspection, la directrice de l’agence s’est effondrée en avouant les faits qui lui étaient reprochés. C’est ainsi, font savoir les mêmes sources, qu’elle s’est rendue de son plein gré au parquet compétent de la ville pour révéler cette horrible histoire. La réaction de la DGSN ne s’est pas fait attendre. En effet, dès l’éclatement de l’affaire, le commissaire de police principal mis en cause dans cette affaire a été suspendu provisoirement en attendant le verdict de la justice. Le procès des deux mis en cause démarrera incessamment.