Des smartphones pour le blanchiment d’argent du trafic de drogue

Des smartphones en provenance de Melilia sont utilisés dans des opérations de blanchiment d’argent du trafic de drogue. DR

Revue de presseDes réseaux criminels introduisent au Maroc, depuis Melilla, des centaines de smartphones de luxe chaque semaine. Ces appareils, payés avec l’argent du trafic de drogue, sont revendus à des prix compétitifs sur le marché à Nador et dans plusieurs autres villes du Royaume. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 24/11/2024 à 20h33

C’est manifestement l’une des dernières trouvailles des réseaux de blanchiment d’argent provenant principalement du trafic de drogue. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 25 novembre, «derrière l’aspect paisible et routinier du passage frontalier entre Melilla et Bni Nsar, depuis l’éradication du phénomène de la contrebande, s’activent aujourd’hui des réseaux de blanchiment d’argent».

Cette activité repose sur l’utilisation de smartphones haut de gamme comme marchandise, affirme le quotidien citant des sources locales. Ainsi, ces réseaux introduisent chaque semaine au Maroc des centaines de smartphones de luxe. «Ces appareils, transportés par des individus qui bénéficient du relâchement du contrôle au poste frontalier, sont ensuite revendus dans le circuit parallèle sur le marché marocain».

Dans ce contexte, Assabah souligne que «cette activité porte atteinte à l’économie marocaine et alimente en le finançant le crime organisé».

Selon des rapports de renseignement cités par Assabah, cette opération de blanchiment d’argent issue du trafic de drogue via la contrebande de smartphones de luxe est orchestrée par un ressortissant marocain établi à Melilla. Ce dernier fournit la marchandise qui est introduite au Maroc. Une fois de l’autre côté du passage frontalier, les smartphones sont récupérés par des complices qui se chargent de les livrer aux revendeurs établis à Nador et dans certaines grandes villes du Royaume.

Citant les mêmes sources, le quotidien affirme qu’il «ne s’agit pas seulement d’une banale activité de contrebande de marchandises, mais d’un moyen de blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue, générant des sommes importantes chaque semaine».

Très demandés, les smartphones sont facilement écoulés, d’autant plus qu’ils sont revendus à des prix très compétitifs sur le marché marocain. Cela en fait une activité illégale mais également risquée. «Ce n’est pas seulement de la contrebande qui prive l’État de recettes fiscales, de droits et de taxes, mais bien le pivot d’un réseau de blanchiment d’argent issu du trafic international de drogue», note le quotidien.

Par Amyne Asmlal
Le 24/11/2024 à 20h33