Des hackers algériens affirment avoir réussi à accéder frauduleusement aux données de l’Agence nationale de la conservation foncière et du cadastre (ANCFC) et ont publié sur «Telegraph» de nombreuses données privées concernant des titres et documents fonciers appartenant à plusieurs hauts responsables et à leurs familles. Ce qui n’est pas totalement exact. Dans son édition du mercredi 4 juin, le quotidien arabophone Al Akhbar identifie ces hackers comme étant les dénommés «Jabarout dz», les mêmes qui étaient déjà derrière la cyberattaque massive ayant visé, début avril dernier, la CNSS.
Cependant, selon une source de l’ANCFC, le système informatique de l’Agence est resté intact et n’a subi aucune intrusion; une déclaration qui rassure ainsi ses millions de clients quant à la sécurité de tous leurs documents. Mais, à l’issue d’une enquête interne minutieuse, il s’est avéré que les documents publiés par les hackers concernaient la plateforme électronique utilisée par certains bureaux de notaires. Il s’agit d’un service mis à disposition par l’ANCFC pour l’archivage des documents de propriété foncière que les notaires reçoivent de leurs clients.
Toutefois, les hackers à l’origine de cette cyberattaque lui ont donné une autre ampleur, affirmant avoir accédé à des données très sensibles et extrait plus de 4 térabits (soit 4.000 milliards de bits) de documents. Ils précisent même avoir obtenu trois catégories de documents. La première concernerait quelque 10 millions de titres fonciers au format PDF. La deuxième porterait sur 20.000 documents comprenant des copies de contrats de vente et d’achat, de cartes d’identité nationale et de passeports, ainsi que des documents bancaires et des données relatives à 4 autres millions de documents. Enfin, la troisième catégorie de documents fuités appartiendrait à de hauts responsables et autres personnalités publiques.
Al Akhbar rappelle que les sites électroniques des notaires ont récemment fait l’objet de plusieurs tentatives de cyberattaques, visant notamment à accéder, par leur intermédiaire, aux vastes données de l’ANCFC. C’est dans ce contexte que le ministère de la Justice a récemment adressé une circulaire aux notaires, les exhortant à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurisation maximale des données de leurs clients.
Pour sa part, l’ANCFC, compte tenu de la sensibilité et de l’ampleur des documents qu’elle conserve, a d’ores et déjà fermé sa plateforme pour des raisons de sécurité, à la suite des cyberattaques ayant visé les plateformes de plusieurs administrations publiques et institutions de l’État.