Casablanca tourne la page du douar Bouih, l’un de ses plus anciens bidonvilles

Une page se tourne pour des centaines de familles à Casablanca. Hier, vendredi 20 juin, sous l’œil attentif des autorités locales, la métropole a assisté au lancement de la démolition du douar Bouih à Aïn Sbâa. Considéré comme l’un de ses plus grands bidonvilles, le site a vu près de 500 «berrakas» (habitations insalubres) être rasées.

Cette opération marque la fin d’une ère pour de nombreuses familles, qui ont vu leurs logements disparaître dans le calme et avec l’espoir d’un avenir meilleur. Cependant, ce processus n’est pas encore terminé. Si une large portion du douar a déjà disparu, certains habitants doivent encore attendre la régularisation de leur situation.

Prévue initialement pour mars, l’opération avait été reportée. «On nous a informés en novembre dernier que la démolition était prévue pour mars, mais ils ont pris en compte les études des enfants. Ils ont préféré attendre juin», explique une habitante.

Ce report a été perçu positivement par les familles, permettant aux enfants de terminer leur année scolaire sans perturbation. Les préparatifs se sont accélérés cette semaine, avec la visite du caïd, du pacha et des auxiliaires d’autorité mercredi dernier, qui ont demandé aux habitants de démonter leurs compteurs d’eau et d’électricité avant le jour J.

Malgré le déracinement, l’ambiance générale était celle d’une résignation empreinte d’optimisme. «Il n’y a pas eu de confrontations. Tout s’est bien passé», confie une deuxième habitante.

Le relogement constitue l’enjeu majeur de cette transition. Les familles se verront attribuer de nouvelles habitations à Hay Moulay Rachid. Toutefois, une période d’ajustement est à prévoir. «Il faudra louer pendant trois à quatre mois, le temps que tout soit en place», précise un résident.

Mais l’inquiétude reste présente chez d’autres. «J’espère qu’ils vont nous aider tout au long de cette opération», confie un quatrième témoin, prudent quant à la suite des événements.