Dans son plaidoyer devant la Cour vendredi dernier, 19 avril 2024, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca, a réaffirmé que selon lui le chef d’accusation de «traite d’êtres humains» est avéré, au regard des pratiques auxquelles se livrait la clinique spécialisée dans la chirurgie esthétique que dirigeait le docteur Tazi.
Alors que ce procès touche bientôt à sa fin, il semble difficile, pour les avocats du comité de défense, d’éviter que leurs clients se retrouvent condamnés pour ce chef d’accusation, selon Assabah de ce lundi 22 avril.
Dans cette affaire, le docteur El Hassan Tazi, chirurgien plasticien et principal actionnaire d’une clinique à Casablanca qu’il a fondée, ainsi que d’autres prévenus, sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation: «traite d’êtres humains», «exploitation de la vulnérabilité de personnes à des fins commerciales», «escroquerie envers des bienfaiteurs qui agissaient de bonne foi», «falsification de factures de traitement et de dossiers médicaux», «exploitation de mineurs souffrant de maladie chronique», «faux et usage de faux» et «constitution d’une bande criminelle».
Le quotidien écrit que le procureur du Roi a rappelé que l’assertion selon laquelle la clinique du docteur Tazi «redonnait la vie» aux patients qui y entraient n’était pas juste, et qu’il s’agirait plutôt «des connaissances» et «des savoirs que Dieu a bien voulu donner au docteur Tazi» qui lui «permettaient de sauver ses patients».
À cette audience, l’avant-dernière avant l’énoncé du verdict, suite au plaidoyer de la défense qui affirmait que les chefs d’accusation retenus contre les accusés, dont le docteur Tazi, son épouse et son frère, étaient infondés, le procureur général du Roi a, dans son réquisitoire, insisté sur le fait que les accusations dont ils font l’objet sont avérées, et que la Cour disposait de preuves suffisantes pour en établir les faits.
Le magistrat a cité les montants des sommes retrouvées aux domiciles des prévenus, a énuméré les montants mentionnés dans leurs relevés bancaires, ainsi que d’autres documents, qui prouvent que des donations de bienfaiteurs se retrouvaient à être détournées sur des comptes personnels, dont ceux de l’épouse du docteur Tazi.
Assabah précise que dans son réquisitoire, le représentant du parquet a aussi répondu à des accusations formulées par le comité de défense, dont les avocats ont prétendu que cette affaire était en fait montée de toutes pièces, dans le but de nuire au docteur Tazi, afin de le ruiner.
Sur ce point précis, le procureur général du Roi a affirmé que ces accusations étaient insensées. Si cela avait été le cas, s’est-il interrogé, pour quelle raison des membres de la famille du docteur Tazi se retrouvaient-ils eux aussi à être dans le box des accusés, alors qu’ils n’étaient pas directement impliqués dans la gestion de sa clinique?
Le magistrat a aussi révélé qu’au cours de l’enquête sur cette affaire, il avait reçu une plainte d’un ressortissant saoudien, qui accusait le médecin de lui avoir causé un handicap permanent, après une opération de chirurgie esthétique dans sa clinique.
Or, cette plainte a été classée comme étant une «erreur médicale» et était restée dissociée de l’affaire qui fait l’objet de ce procès, dont le principal chef d’accusation est celui de la «traite d’êtres humains».