Le ministère public s’est opposé catégoriquement à la demande de remise en liberté provisoire présentée par la défense Dr Tazi et les autres co-accusés. Et ce malgré leur disposition manifeste à déposer une caution, aussi important que soit son montant, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce lundi 18 avril.
Ainsi, poursuit le quotidien, le juge d’instruction a décidé de reporter l’examen de la requête présentée en ce sens par la défense des mis en cause après le rejet du Parquet. Le procureur du roi a estimé, en effet, que les faits reprochés au principal mis en cause ainsi qu’autres co-accusés sont si graves que cette option ne peut être envisageable. Malgré cela, souligne le quotidien, la Cour d’appel de Casablanca a décidé, après plusieurs heures de plaidoiries, d’entamer l’examen de cette demande lors d’une séance programmée pour la journée du mardi.
De toutes les manières, pour le ministère public, les preuves mises à disposition du tribunal, et qui accablent Dr Tazi et les autres co-accusés, sont si flagrantes que leur poursuite en détention s’impose d’elle-même, relève le quotidien. Le Parquet a ainsi sollicité, à son tour du juge d’instruction, d’entamer l’interrogatoire des accusés sans plus tarder. Par la même occasion, le procureur du roi a demandé que la loi soit appliquée jusqu’au bout dans cette affaire et que tous les mis en cause répondent tous sans aucune exception des faits qui leur sont reprochés, qu’ils soient acteurs principaux ou poursuivis pour participation et même pour contribution à ces crimes.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, après la mise sous mandat de dépôt du Dr Tazi, des plaintes ont commencé à pleuvoir sur le bureau du procureur du roi. Ce dernier a ainsi entendu plusieurs victimes, les patients du célèbre chirurgien plasticien dont les images et des séquences vidéo ont été utilisées par le mis en cause pour la promotion de sa clinique. Après, ce sont des dizaines d’hommes et de femmes d’affaires et des personnes aisées qui ont également déposé plainte contre le médecin et son réseau. Entre autres victimes, précise le quotidien, le PDG d’une chaîne de supermarchés, un haut cadre bancaire, l’un des traiteurs les plus connus du pays en plus de la fille d’un responsable gouvernemental ainsi qu’un riche ressortissant des pays du Golfe.
Toutes ces personnes ont déposé plainte pour escroquerie. Elles ont assuré avoir donné d’importantes sommes d’argent au personnel et aux responsables de la clinique, qui récoltait soi-disant des dons pour financer des opérations chirurgicales au profit de patients démunis. Au total, ce sont huit individus qui sont poursuivis dans cette affaire pour escroquerie, faux et usage de faux en lien avec des factures de soins médicaux.
L’enquête menée par la police a également révélé l’implication des mis en cause dans la constitution d’une bande criminelle. Celle-ci collectait des sommes d’argent auprès de bienfaiteurs, pour soi-disant s’acquitter des frais d’hospitalisation de patients démunis soignés dans la clinique où exercent la majorité des suspects.