Mahjouba est-elle devenue l’emblème de la lutte contre ce dernier vestige stalinien, qu’est la chimérique «RASD»? Relâchée mardi 28 octobre sous la pression des autorités madrilènes, la jeune hispano-sahraouie, séquestrée depuis août dernier au lendemain d’un improbable voyage à Tindouf pour rendre visite à sa grand-mère malade, cristallise désormais l’espoir d’une jeunesse sahraouie prête à en découdre avec les matons séparatistes pour arracher sa délivrance. Première épreuve du feu, elle n’est pas des moindres : c’est devant le QG de Mohamed Abdelaziz, à Rabouni, que plusieurs dizaines de jeunes sahraouis avaient planté leurs tentes en ce glorieux samedi 1 novembre pour protester contre la séquestration, trois mois durant, de la jeune «Malala sahraouie», qui n’aurait jamais pu regagner son pays d’adoption, l’Espagne, à Valence, n’eût été cette forte mobilisation de l’opinion publique internationale, épaulée par les plus prestigieuses ONG de défense des droits humains, dont Human Rights Watch (HRW). Mais voilà, relève Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mardi 4 novembre, ce n’est pas de cet œil humanitaire que les nervis du Polisario ont vu cet élan de solidarité. «Tindouf a été, en ce triste samedi 1 novembre, le théâtre de violents affrontements, à cause de l’intervention musclée des forces relevant de la direction du front Polisario contre des protestataires dont le seul «tort» est d’avoir simplement voulu exprimer leur désir de liberté devant le siège du secrétariat de Mohamed Abdelaziz, à Rabouni», relève le quotidien. Bilan : d’importants dégâts humains et matériels enregistrés de part et d’autre. «Du côté des manifestants, plusieurs blessés graves sont à déplorer sans compter l’arrestation d’au moins six jeunes sahraouis conduits vers une destination inconnue». En revanche, «nombre d’équipements, dont le matériel de la soi-disant «armée sahraouie», ont été mis à sac par les protestataires».
Levée de boucliers chez les ONG sahraouies
Cette vague de répression orchestrée par la bande à Mohamed Abdelaziz a suscité une forte réprobation chez les ONG sahraouies de défense des droits humains. Dans le chapelet des réactions exprimées, figure notamment celle de l’Association des femmes sahraouies pour la démocratie et les droits humains, basée à Madrid. La présidente de cette ONG, Aïcha Rehal, a dénoncé une atteinte flagrante au droit à la manifestation pacifique, précisant à juste titre que le sit-in du 1er novembre était d’autant plus légitime qu’il était destiné à attirer l’attention internationale sur les conditions inhumaines infligées à une population sahraouie livrée en pâture à l’incurie et à la répression barbare. Dans un communiqué, la présidente de cette ONG a appelé la communauté internationale à condamner vigoureusement cette dérive anarcho-policière organisée par les tortionnaires de Tindouf, avec la complicité criminelle des Robocops surarmés de l’ALN algérienne, en l’exhortant à intervenir d’urgence pour faire la lumière sur le sort des six jeunes sahraouis enlevés et dont les proches parents restent sans nouvelles. La responsable de cette association sahraouie, constituée également de militantes espagnoles et suisses, a par ailleurs appelé toutes les autres ONG chargée de la défense des droits humains à oeuvrer de manière à lever le siège imposé à la population de Tindouf, en incitant par la même occasion les observateurs internationaux, ainsi que les médias étrangers, à se rendre dans cette vaste prison à ciel ouvert pour s’enquérir de près de l’insoutenable calvaire des habitants de ces camps dignes des goulags de la tristement célèbre époque stalinienne.