Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane a menacé d’organiser de grandes marches contre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, au cas où ce dernier apporte des modifications substantielles à la Moudawana et au code pénal en adoptant «les valeurs d’un courant mondial qui cherche à détruire la cellule familiale».
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 21 février, que lors d’un meeting de son parti tenu dimanche dernier, Benkirane a accusé Ouahbi d’émettre des jugements hâtifs et de trop parler tout en promettant de lui «couper l’herbe sous les pieds même s’il le considère comme un ami». Il lui a demandé «d’écouter les différentes opinions ainsi que celles qui sont opposées à ses convictions, au lieu de demander aux organisations féminines de le soutenir pour concrétiser ce qui a été planifié et ce à quoi il aspire, lui personnellement».
Le patron des islamistes semblait très contrarié par ce sujet bien qu’il soit convaincu que Ouahbi «n’apportera aucun amendement visant à détruire la cellule familiale et adopter à cent pour cent le modèle des pays occidentaux particulièrement le mariage des homosexuels». Lequel mariage est banni par Benkirane, qui le considère comme le premier facteur qui menace les peuples de disparition après l’arrêt de la procréation et de la croissance démographique.
Mais, aujourd’hui le débat social dominant est plutôt concentré sur l’élargissement de l’accès à l’avortement en cas de menace pour la santé de la femme et les situations de viol et d’inceste.
Le quotidien Assabah souligne que Benkirane «a refusé de cautionner les libertés individuelles en appelant les membres de son parti à engager une confrontation intellectuelle avec les modernistes sur des sujets comme, par exemple, la dépénalisation des relations sexuelles consenties entre adultes». Il a par ailleurs, appelé les membres de son parti a «rester attachés à l’islam et à la monarchie quelles que soient les circonstances car c’est avec ces deux piliers que la civilisation marocaine a tenu pendant des siècles». Le roi, poursuit Benkirane, «est l’arbitre qui intervient pour garantir l’équilibre politique et social en se rangeant toujours du côté de son peuple».