Dans le genre, ils sont assez cohérents: le viol et l'assassinat d’un enfant est un crime abject qui n’appelle à aucune forme d’humanisme. La peine et le chagrin que peut ressentir un parent n’a qu’une seule réponse possible: la vendetta, la loi du Talion. Dent pour dent et c’est peu dire. Mais dans un pays de justice, faut-il pour autant en arriver (encore) là? Et pourquoi pas? La question est légitime et il est permis, quant on est père ou mère, de douter de tout discours quand on a été touché, violé dans sa propre chair.
L’alliance marocaine contre la peine de mort, dans un communiqué relayé par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 18 septembre, ose le débat. La règle, musulmane mais pas seulement, veut que de tels crimes soient punis de peine de mort. Est-ce réglé pour autant?
Le peine que peuvent ressentir les victimes et leurs proches ne pourra jamais être compensée. La mort inéluctable de l’auteur n’est qu’un détail. En l’occurrence, il faut être un Etat, une Justice, pour dire et agir. En tout état de cause, l’alliance, citée in extenso dans le quotidien, n’enlève rien au caractère abominable de l’acte. Soutenue par un nombre indéfini de parlementaires et d’avocats, cette formation en appelle à la conscience collective. De tels drames se produisent tous les jours et c’est extrêmement grave.
L’alliance a ce mérite de rappeler ces fondamentaux, mais aussi celui d’appeler à ce que la Justice puisse exercer ses pleins pouvoirs. Sans haine, qui parfois peut être légitime mais ce n’est pas le propos. Et surtout sans cette solution de facilité que peut être la peine de mort contre un présumé assassin, et le mot est faible, qui guette ce que nous pouvons avoir de plus beau dans cette vie: un bel enfant en pleine santé qui ne demande qu’à être heureux. Et qui le rend tellement bien. Et mieux.
C’est atroce. Mais le mal est fait, doit-on conclure du communiqué de l’Alliance. La Justice fait son travail. Mais la mort ne peut jamais être une réponse à la mort.