Parlement: Saham veut renégocier son contrat avec les députés

Le360

Revue de presseKiosque360. Saham vient de saisir la Chambre des représentants pour renégocier un contrat qui lie les deux parties depuis trente ans. La compagnie s’est rendu compte que ce contrat avait généré un déficit de 2,7 millions de dirhams qu’elle compte bien surmonter.

Le 29/06/2016 à 22h18

Voilà que l’on parle de nouveau de la compagnie d’assurance Saham au Parlement. Cette fois, il ne s’agit pas d’un quelconque contrat juteux, mais d’un simple contrat d’assurance qui lie les parlementaires, eux-mêmes, à la compagnie. Cette dernière, jugeant ce contrat déficitaire, s’est adressée au président de la Chambre pour en demander la révision, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 30 juin. 

Le quotidien, qui cite des sources à la première Chambre, affirme que la compagnie, après avoir découvert une faille dans le contrat, a adressé une requête en ce sens. Requête que le bureau de la Chambre n’a pas encore entrepris d’examiner. De toutes les manières, estime cette source, la Chambre a toute la latitude de reconduire ou de résilier ce contrat à la fin de chaque mandat parlementaire, au mois de septembre, tous les cinq ans. Et la tendance générale veut que ce contrat ne soit pas reconduit pour le prochain mandat. Quoi qu’il en soit, assure la même source, le contrat et la demande de Saham seront examinés lors de la prochaine réunion du bureau de la Chambre, prévue pour lundi 4 juillet.

Pour sa part, Abdellatif Ouahbi, quatrième vice-président de la Chambre, estime qu’après tant d’années de relations contractuelles, le déficit cumulé noté par la compagnie d’assurance est plutôt modeste. Il n’excède guère la somme de 2,7 millions de dirhams alors que la valeur annuelle du contrat est de 2 millions. Ouahbi juge que la compagnie est en droit de réclamer ce réajustement de contrat. Aussi, note-t-il, les députés ont-ils le choix de revaloriser la prime d’assurance ou de s’adresser à une nouvelle compagnie. De toute façon, c’est un très petit contrat à l’échelle de la compagnie et le patron de Saham, Moulay Hafid Elalamy, ne s’intéressera même pas à son devenir.

Il faut dire que le Parlement ne traite même pas directement avec Saham, le contrat ayant été conclu avec un courtier installé à Rabat. L’intermédiation a été par la suite reprise par l’épouse d’Ahmed Lahlimi, patron du HCP, du temps où le socialiste Abdelouahed Radi assurait la présidence de la première Chambre. A l’époque, le contrat avait déjà été conclu depuis des années. Mais c’est une autre histoire!

Pour revenir à ce contrat, les députés, affirme le journal, ne cessent de se plaindre ces dernières années de la dégradation des prestations de l’assureur. Leurs dossiers maladie sont souvent rejetés ou faiblement remboursés, sans compter la lenteur des procédures de traitement. Sur ce point, Abdellatif Ouahbi est clair. Il affirme qu’il s’agit d’une couverture complémentaire limitée aux accidents qui pourraient survenir dans l’enceinte du Parlement et que cela est plutôt rare. De plus, la plupart des députés disposent déjà de leur propre assurance maladie privée ou professionnelle.

Le Directeur général, contacté par le journal, assure qu’il s’agit d'une procédure de révision normale et que la compagnie en entame des dizaines chaque année. Saham, dit-il, a contacté la Chambre des représentants pour demander la révision de ce contrat. Et cette révision pourrait aussi bien concerner les prestations fournies par la compagnie, le plafond et les taux de remboursement, que le montant de la police. De même, précise-t-il, Saham qui est liée par ce contrat au Parlement depuis trente ans ne souhaite pas le résilier aujourd’hui, mais espère en améliorer les termes et le contenu.

Par Amyne Asmlal
Le 29/06/2016 à 22h18