Les absences répétées des ministres aux séances de la Chambre des représentants ont suscité l’ire des députés au cours de la séance plénière des questions orales du lundi 3 février. Les groupes parlementaires de l’opposition ainsi que celui du PAM, membre de la majorité gouvernementale, ont vivement dénoncé l’absentéisme récurrent des ministres, rapporte Assabah du mercredi 4 février. Les députés contestataires ont protesté contre le blocage des missions de contrôle de l’institution législative, ainsi que contre la manière sélective dont la régie chargée de la diffusion en direct des séances opère.
Le président du groupe du Progrès et du Socialisme, Rachid Hamouni, a indiqué que «de nombreuses missions parlementaires de contrôle à la Chambre des représentants ont été mises en veilleuse à cause de l’absence des ministres. Il en est de même pour les missions exploratoires effectuées sur plusieurs questions d’actualité, qui n’ont pas été présentées à la discussion lors des séances plénières. C’est dire que le gouvernement nous ignore, ignore le Parlement, ainsi que le règlement intérieur de la Première Chambre et, par conséquent, la Constitution».
Emboîtant le pas à son collègue, Driss Chtibi, membre du groupe socialiste (USFP), considère que l’absentéisme des ministres est un comportement qui reflète le non-respect de l’institution législative. Mais c’est l’intervention du président du groupe du PAM, Ahmed Touizi, qui a retenu l’attention des députés, sachant que son parti est une composante de la majorité gouvernementale. Cela ne l’a cependant pas empêché de critiquer vivement le président de la Chambre des représentants ainsi que les ministres, et ce à la veille de la réunion des partis de la coalition gouvernementale. Il a ainsi souligné que de nombreuses correspondances s’accumulent sur la table du bureau de la Chambre des représentants sans que son président ne daigne les inscrire à l’ordre du jour.
Abordant la diffusion en direct des séances parlementaires par la télévision, Ahmed Touizi s’est écrié:«Arrêtez de marginaliser notre groupe durant la transmission en direct des débats, car, comme par hasard, la caméra fuit le côté de l’hémicycle où sont installés nos députés». Il appelle ainsi à instaurer une charte éthique pour la diffusion télévisée des débats parlementaires, relaie Assabah.
Le président du groupement Justice et Développement, Abdallah Bouanou, a émis la même revendication concernant la charte éthique. «Celui qui préside la séance n’a pas le droit de définir aux responsables chargés de la télédiffusion les images qui doivent paraître à l’écran», martela-t-il. De son côté, la députée Rim Chabat a protesté contre la «confiscation de son droit à la diffusion télévisuelle», rappelant que, lors de la séance de lundi dernier, elle a brandi une pancarte qui n’a pas été diffusée, ce qu’elle a qualifié de «violation de la Constitution».