Du 4 au 7 décembre, la capitale spirituelle du Maroc accueille la 7ème session annuelle du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains. Des représentants de plus de 48 pays africains s’y réunissent pour consolider l’unité religieuse du continent et coordonner leurs efforts dans la lutte contre l’extrémisme.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a rappelé le rôle central de l’institution. «La fondation est une pièce maîtresse pour préserver les constantes religieuses et renforcer les liens spirituels entre les pays africains», a-t-il déclaré. Il a souligné que sa création s’inscrit dans les initiatives du roi Mohammed VI.
Le choix de Fès comme siège de la Fondation n’a rien d’anodin. Pour Ahmed Toufiq, la ville incarne l’ancrage historique et spirituel du Maroc en Afrique. «Certains pays africains ont été confrontés, au cours des dernières décennies, à des perturbations affectant leurs pratiques religieuses. La Fondation offre un cadre scientifique commun pour coordonner les efforts et lutter contre l’extrémisme», a-t-il expliqué.
Les activités de l’institution sont multiples, allant de la préservation du Coran et du hadith à l’organisation de concours et de compétitions religieuses à l’échelle continentale. Au cœur de cette action, la formation des imams et des cadres religieux demeure un axe prioritaire. Près de 1.500 prédicateurs et prédicatrices africains ont déjà été formés, tandis qu’environ 1.000 autres poursuivent actuellement leur parcours à l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, morchidines et morchidates.
«La demande pour le modèle marocain de gestion des affaires religieuses est très forte», a précisé le ministre.
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Les échanges ont également porté sur la commémoration du quinzième centenaire de la naissance du Prophète, ainsi que sur la planification des programmes de l’année 2026.
Les présidents des sections africaines ont, par ailleurs, manifesté leur volonté de mieux structurer le champ de la fatwa dans leurs pays, tout en sollicitant l’expertise marocaine en matière de gestion des habous et de la zakat.
Pour les participants, cette session dépasse le cadre d’un simple rendez-vous administratif. Abdoulkader Cheikh Ali Ibrahim, président de la section somalienne de la Fondation, l’a souligné en ces termes: «La fondation joue un rôle central dans la préservation des constantes religieuses partagées par les peuples africains. Elle protège aussi les valeurs et les cultures qui donnent à chaque pays son identité.»
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Sheikh Ousmane Diakité, président du Conseil supérieur des Imams, des mosquées et des affaires islamiques de Côte d’Ivoire, a ajouté : « La fondation offre aux savants africains un espace unique pour le dialogue et la coordination. Elle permet d’unifier le discours religieux afin qu’il reste moderne, équilibré et protecteur pour les générations futures. Nous remercions Sa Majesté le roi Mohammed VI pour tous les moyens mis à disposition afin de renforcer le rayonnement spirituel du Maroc et préparer la jeunesse. »
La session a été marquée par la remise de distinctions à quatre grandes figures scientifiques africaines pour leurs contributions au service du Coran et du hadith. En parallèle, 58 lauréats des concours organisés par la fondation cette année ont été honorés. Ces initiatives mettent en lumière le rôle majeur de l’institution dans la diffusion du savoir et des valeurs religieuses à travers l’Afrique.
Toufiq a également insisté sur l’importance de la rectification de la transmission (tasdid al-tabligh). Selon lui, «appartenir pleinement à l’Islam, c’est pratiquer l’auto-examen, se libérer des passions et garder la conscience de Dieu en toutes circonstances». Il a invité les sections africaines à appliquer cette approche, à gérer judicieusement leurs relations et à encourager le dialogue interreligieux.







