C’est une autre facette de l’offensive de la diplomatie marocaine aux niveaux régional et international. Selon le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en 2023, les 46 candidatures des diplomates marocains à des postes de responsabilité au sein des organisations internationales et régionales ont toutes été agréées.
Ce qui «témoigne du respect, de la crédibilité et de la confiance qu’inspire la haute vision du roi Mohammed VI pour un multilatéralisme solidaire et pragmatique au sein de la communauté internationale, dans le contexte d’importants défis mondiaux», indique le département de Nasser Bourita.
Sur le plan politique, le Maroc a pu accéder à des postes de premier ordre au Nations unies. En la personne de l’ambassadeur Omar Hilale, le Maroc a accédé à la vice-présidence de la 78ème session de l’Assemblée générale de l’ONU. Poste qu’il va garder en 2024.
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Dans le domaine du désarmement, le Royaume a été reconduit à la tête d’organes décisionnels liés à l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et à l’Initiative pour la création d’un environnement propice au désarmement nucléaire (CEND).
Entre New York, Genève et Vienne
Pour ce qui est des droits de l’Homme, le Maroc a pu accéder pour la première fois au poste de membre du Comité sur l’élimination de la discrimination raciale (CERD) en la personne Abderrahman Tlemçani, et ce, pour la période 2024-2027.
Pour la même période, Mohamed Charef siégera au sein du Comité des droits des travailleurs migrants (CMW) et au comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme.
Quant au volet social, le Royaume a été élu à la présidence de la Commission de la prévention du crime et de la justice pénale. Cette présidence, ayant fait l’unanimité au sein du groupe Afrique, sera assurée par Azeddine Farhane.
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À Vienne, c’est le Professeur Jalal Taoufik qui a été porté à la présidence de la Commission des stupéfiants et de l’Organe internationale de contrôle des stupéfiants.
Dans le domaine culturel, le Royaume a été désigné comme membre de plusieurs organes consultatifs de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui siège à Paris.
Il serait ardu de faire le tour de toutes ces candidatures marocaines victorieuses, mais cela démontre encore une fois la confiance dont jouissent le Maroc et ses diplomates aux niveaux continental, régional et international.
Le sérieux, la géographie et l’histoire
La performance des diplomates marocains ne date pas d’hier et n’est surtout pas un hasard. «Nous savons que le Maroc est l’un des pays les mieux ancrés dans l’histoire, comme c’est le cas pour l’Empire britannique ou l’Empire du Japon», commente l’analyste politique et professeur de relations internationales Abdelaziz Karraki, qui ajoute que le Maroc s’est rendu célèbre par le respect de ses engagements et des conventions internationales.
«Les relations internationales de n’importe quel pays dépendent aussi de son emplacement géographique et la position du Maroc l’a imposé au niveau international depuis de longs siècles», ajoute Abdelaziz Karraki.
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Cette position se trouve renforcée par des diplomates chevronnés et compétents. «La présence de ces compétences au niveau international est un grand acquis pour le Maroc. Elles sont capables, en plus, de faire barrage à certaines politiques et décisions qui menacent les intérêts du Maroc et à leur tête l’intégrité territoriale du Royaume», explique Driss Lagrini, politologue et professeur universitaire.
Pour ce dernier, la diplomatie marocaine a renforcé sa présence à l’international avec un engagement sans faille pour la paix, la sécurité, la résolution des crises, la défense de l’environnement et le dialogue entre les civilisations.
«Les diplomates marocains ont brillé et brillent grâce à leur poids académique, leur parcours professionnel, leur expérience et leur honnêteté», affirme Ahmed Noureddine, expert en relations internationales, qui rappelle la forte présence des Marocains dans les plus prestigieux centres de recherches et dans la plupart des disciplines. Mais ce n’est jamais assez.
Notre interlocuteur explique que pour les postes de responsabilité dans les organismes internationaux, les choses se compliquent à cause du principe des quotas. Dans ce cas, tout pays doit faire l’objet d’un consensus et, pour sa part, faire des concessions. Pour cela, ce sont le poids, la place, la crédibilité et la légitimité de chaque pays qui entrent en jeu.
Pour Ahmed Noureddine, ces atouts majeurs ont été réunis par le Maroc, surtout lors des dernières décennies grâce à la vision du roi Mohammed VI.