En marge de sa présence à la cérémonie de remise des Trophées Marocains du monde, samedi 10 mai à Marrakech, où elle a remporté le prix de la catégorie «Politique», Nora Achahbar, ancienne secrétaire d’État aux Finances des Pays-Bas, a pris le temps d’accorder quelques minutes à notre équipe.
Cette figure clé de la politique néerlandaise, d’origine marocaine et membre du parti «Nouveau contrat social», a accepté de nous parler de sa démission du gouvernement hollandais en novembre 2024, en signe de protestation contre des propos jugés racistes tenus par un de ses collègues lors du conseil des ministres, à la suite des violences survenues en marge du match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre.
Vous avez démissionné du gouvernement néerlandais en novembre 2024. Regrettez-vous cette décision?
Ce n’était pas une décision facile, mais c’était la bonne chose à faire, car beaucoup de personnes dans la société éprouvent un sentiment d’injustice. J’ai donc estimé que c’était la décision juste à prendre à ce moment-là, pour marquer le coup.
Quel avenir politique après cette décision?
Je ne sais pas si je vais continuer en politique, car j’ai une longue carrière derrière moi dans le domaine du droit. J’ai exercé en tant que procureur, juge et avocat, c’est donc mon domaine de prédilection. La question est maintenant de savoir si je souhaite revenir à la politique ou retourner à ma carrière juridique.
Quel regard portez-vous sur la participation des MRE dans la vie politique aux Pays-Bas?
Nous avons des Marocains talentueux aux Pays-Bas, en politique notamment, dans les communes mais aussi au parlement. J’encourage ceux qui ont envie de poursuivre une carrière en politique à le faire, à s’exprimer et à faire entendre leur voix, car ils le droit de défendre ce qu’ils pensent être juste dans la société.
Doit-on s’inquiéter de la montée des extrêmes droites en Europe?
Je crois en la démocratie et en l’État de droit. Je pense que toute personne devrait pouvoir s’exprimer si elle désire participer à la démocratie et défendre la justice. Par conséquent, je n’ai pas peur. Je crois au peuple et je crois qu’il y a beaucoup de personnes fortes qui veulent s’exprimer et travailler pour une communauté juste.