Mosquées: Ahmed Toufiq lance la chasse aux imams fantômes

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques.

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques. . DR

Revue de presseKiosque360. Une bonne partie du budget de fonctionnement du ministère des Affaires islamiques et des Habous servait à payer indûment toute une armée d’imams fantômes. Et c'est un véritable scandale financier qui a éclaté à la délégation provinciale de ce ministère à Tiznit.

Le 18/12/2017 à 00h10

Un haut responsable au sein de la délégation provinciale des affaires islamiques de Tiznit est actuellement entre les mains de la justice, qui enquête sur les nombreuses malversations financières dont il se serait rendu coupable, et ce suite à une plainte du département de tutelle.

Dans son édition de ce lundi 18 décembre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia précise que ce cadre des Habous a été mis en détention à la prison civile de Tiznit, sur ordre du Parquet général du tribunal de première instance. Cette incarcération est intervenue samedi dernier, après l'audition du prévenu par les enquêteurs de la police judiciaire.

En charge de la gestion des finances de la délégation provinciale des affaires islamiques de Tiznit depuis plusieurs années, le présumé coupable aurait reconnu les faits qui lui sont reprochés, des faits révélés par une mission de contrôle envoyée sur place par le département d’Ahmed Toufiq. Ce dernier aurait été mis au vent des malversations par le délégué provincial du ministère à Tiznit, qui avait remarqué que des sommes colossales du budget de sa délégation servaient à payer plusieurs salaires mensuels au profit d’imams de mosquées et muezzins fantômes.

En plus de cette rubrique des «imams et muezzins fantômes», le responsable financier de la délégation usait d’autres subterfuges pour siphonner le budget de la délégation provinciale. Le pire, c’est que le ministère a aussi relevé, comme le mentionne le rapport versé dans sa plainte, que cette pratique de détournements durait depuis 2010 sans attirer le moindre soupçon, et ce malgré le nombre toujours grandissant des imams et muezzins fantômes indûment émargés au budget de l’Etat.

L’ampleur de ce scandale a eu le mérite de sonner le tocsin au ministère des Affaires islamiques, qui va désormais serrer la vis pour distinguer entre les vrais préposés des mosquées et ces… «djinns» qui n’en finissent pas de hanter tous les recoins de l’administration publique et s'étendent maintenant aux lieux de culte.

Par Mohammed Ould Boah
Le 18/12/2017 à 00h10