Mohamed Sebbar, secrétaire général du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), affirme que les avis et recommandations de ce Conseil n’ont aucun caractère contraignant. «C’est une manière de lancer le débat sur une question sensible. Mais au lieu de déboucher sur des débats scientifiques avec les avis des uns et des autres, certains ont vite versé dans l’invective contre le CNDH et ses responsables», explique Mohamed Sebbar.
Le responsable du CNDH explique que la dernière recommandation intervient dans le respect des engagements internationaux du royaume, sa ratification de la CEDAW (Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes). Mais aussi selon les dispositions de la Constitution et, surtout, l’article 19 sur la parité hommes-femmes.
«Le rapport du CNDH comprend plusieurs recommandations relatives à la parité et l’égalité, mais on a choisi de ne focaliser que sur celle ayant trait à l’héritage », se désole Mohamed Sebbar.
Juste après la publication du dernier rapport du conseil de Driss Yazami, nous avons assisté à une levée de boucliers de la part du camp conservateur et, en premier lieu, le Parti Justice et Développement (PJD). Le parti qui dirige le gouvernement a même qualifié le CNDH et ses cadres d’«irresponsables». Les médias proches des milieux conservateurs ont carrément demandé la tête du président du CNDH et des cadres qui ont travaillé sur ce rapport. Quant au débat, il a été éludé. Comme d’habitude !