Un Marocain sur deux affirme lire ou écouter quotidiennement le Coran et d’autres textes religieux. Un sondage réalisé par «Arab Barometer», dont les résultats ont été repris par le quotidien Assabah dans son numéro du jeudi 30 mars, relève que 53% des Marocains lisent ou écoutent des textes religieux et sacrés.
Un grand nombre important de citoyens marocains soutiennent également qu’ils sont «pieux» ou «plutôt pieux». Selon le même sondage, même s’ils se déclarent pieux et qu’ils s’attachent à la religion, nombre de Marocains sondés reconnaissent ne pas être pratiquants.
Concrètement, 90% de Marocains se déclarent «pieux» ou «plutôt pieux». Ce n’est pas loin de la situation en Algérie voisine où ce taux est de 87% alors qu’il est de 71% en Tunisie, un pays qui vient tout juste de sortir de deux décennies de la mainmise des islamistes sur les rouages de l’État. En Jordanie, ce taux grimpe à 97% alors qu’il n’est que de 60% en Libye.
Détail intéressant, au Maroc surtout, il y a des personnes qui se déclarent ouvertement «non religieux». Ils étaient 3% des sondés en 2011, deux ans plus tard ce chiffre est passé à 5% pour atteindre 9% six ans plus tard, en 2019. Au dernier sondage, réalisé en 2022, seuls 4% osent encore affirmer qu’ils ne sont pas religieux. Chez les jeunes, l’évolution de cette donne est frappante.
En effet, ils étaient 4% parmi les jeunes de 18 à 32 ans à affirmer, en 2013, qu’ils ne sont pas religieux et qu’ils ne s’intéressent pas à la religion. Cette proportion est passée à 22% en 2019, soit un jeune sur cinq. Elle est revenue à 10% en 2022.
De tout cela, il ressort que les Marocains, dans une grande majorité, se considèrent pieux et accordent une grande importance à la religion dans leur vie.
La tendance est un peu moins accentuée chez les jeunes. Car si plus de 50% des adultes déclarent lire ou écouter des textes sacrés tous les jours, chez les jeunes cette proportion baisse à 38% en 2022. Cela alors qu’auparavant, ils n’étaient que 20% dans cette situation.
Autre remarque relevée par le quotidien, lors de l’enquête réalisée en 2018, il ressortait des chiffres que les Marocains étaient en train de s’éloigner de la religion. Ce n’est plus le cas au dernier sondage. C’est d’ailleurs un phénomène observé à une échelle plus large, au niveau de toute la région Mena.
En effet, en 2019, il était question de baisses modestes mais significatives de la religiosité dans cette région. Cependant, cette tendance s’est inversée depuis. En 2022, les citoyens ordinaires de la région Mena sont désormais moins réticents à se dire «non religieux», en particulier les jeunes.