Depuis que le gouvernement est dirigé par le PJD, il subit souvent les foudres de ses opposants qui l’accusent d’utiliser la religion à des fins politiques. Aujourd’hui, c’est la représentation marocaine de l’ONG Amnesty International qui s’en mêle, en accusant le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani d’utiliser les croyances religieuses des Marocains pour servir des fins politiques.
L’information est rapportée par Assabah dans son édition du vendredi 13 avril. Le journal rapporte que Salah Abdellaoui, directeur exécutif du bureau marocain d’Amnesty, s’est attaqué à l’équipe d’El Othmani à l’occasion de la publication du rapport annuel de l’ONG sur la peine de mort dans le monde. Lors d’une conférence tenue jeudi 12 avril, le responsable d’Amnesty a expliqué que le gouvernement joue sur les émotions des Marocains pour éviter la question de la suppression de la peine de mort, ajoutant que les autorités font valoir l’idéologie d’une minorité pour convaincre de la nécessité de maintenir la peine de mort comme moyen de lutte contre le crime. Selon la même source, le maintien de cette peine est justifié par la volonté de ne pas toucher à certaines croyances religieuses et culturelles d’une catégorie de la société.
Selon Assabah, Salah Abdellaoui a démonté ces justifications, avant de préciser que la peine de mort est de nature à inculquer aux générations futures une culture de la violence et de la vengeance par le sang. Il a également rappelé que les pays qui ont banni cette sentence ont des religions différentes et qu’ils se sont basés sur les droits humains plutôt que sur les croyances pour le faire. Le quotidien rappelle que selon les dernières statistiques disponibles, il y aurait actuellement 95 personnes dans le couloir de la mort et que pour la seule année 2017, 15 nouvelles condamnations à la peine de mort ont été prononcées tandis que quatre condamnés ont vu leurs peines réduites. De même, la publication souligne qu’aucune de ces peines n’a réellement été exécutée, allusion faite à la suspension par le Maroc de l’exécution de la peine de mort, même si cela n’est pas déclaré officiellement.