Les armées marocaine et mauritanienne se concertent à Nouakchott

La Commission militaire mixte mauritano-marocaine en réunion, lundi 21 décembre 2020, à Nouakchott.

La Commission militaire mixte mauritano-marocaine en réunion, lundi 21 décembre 2020, à Nouakchott. . DR

La capitale mauritanienne a abrité, ce lundi matin, la deuxième réunion de la Commission militaire mixte mauritano-marocaine. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier, celui de la jonction définitive des frontières entre les deux pays et la nécessité de leur sécurisation commune.

Le 21/12/2020 à 16h56

Une importante délégation militaire marocaine conduite par le général de corps d’armée Abdelfatah Louarak, inspecteur général des Forces Armées Royales, se trouve actuellement en visite de travail, qui durera trois jours, en Mauritanie.

C’est dans le cadre de cette visite que s’est ouverte, ce lundi à Nouakchott, la deuxième réunion de la Commission militaire mixte mauritano-marocaine, présidée par le général de division Mohamed Ould Meguet, chef d’état-major des armées mauritaniennes, et le général de corps d’armée, Abdelfatah Louarak, inspecteur général des FAR.

Selon l’Agence mauritanienne d’informations (AMI), «cette deuxième rencontre de son genre entre les deux parties a pour objectif le renforcement des relations de la coopération militaire mauritano-marocaine dans les divers domaines militaires et sécuritaires, ainsi que les perspectives de développement de cette coopération». Ces concertations militaires entre les deux pays voisins interviennent dans le cadre des importants bouleversements que vient de connaitre le dossier du Sahara marocain.

D’une part, la souveraineté du Royaume sur son Sahara vient d’être réaffirmée sur le plan international, non seulement à travers sa reconnaissance officielle et décisive par les Etats-Unis d’Amérique, mais également par l’ouverture de plusieurs dizaines de consulats de pays africains et arabes dans les plus grandes villes du Sahara marocain.

D’autre part, la Mauritanie et le Maroc ont désormais la responsabilité commune de la sécurisation du passage frontalier entre les deux pays au niveau d’El Guerguerat, côté marocain, et du PK 55, côté mauritanien, pour sécuriser le trafic commercial et international transitant par leurs frontières.

Cette nouvelle donne sécuritaire prend tout son sens quand on sait que l’intervention des FAR, le 13 novembre dernier, pour mettre fin au blocage du passage d’El Guerguerat par les milices du Polisario, a été indirectement appuyée par une mobilisation concertée de l’armée mauritanienne en vue d’empêcher toute infiltration du Polisario dans la zone à partir des frontières mauritaniennes.

Le Polisario ayant également décidé de se désengager du cessez-le-feu signé avec l’ONU en 1991, la Mauritanie est appelée à lui faire face pour l’empêcher d’utiliser son territoire comme lieu de repli, surtout au niveau du corridor long de plusieurs centaines de kilomètres se trouvant entre le mur de défense marocain et la frontière mauritanienne. Nul doute que c’est à ce niveau-là que la coopération militaire entre les deux pays voisins est appelée à se renforcer davantage. Surtout que le passage d’El Guerguerat se situe à proximité d’une zone stratégique pour la Mauritanie, à cause des mines de fer et de puits d’orpaillage qui y sont exploités, mais sur laquelle pèse la menace d’un Polisario plus que jamais en déperdition.

Par Mohammed Ould Boah
Le 21/12/2020 à 16h56