Sur les 12 milliards de dirhams de rallonge budgétaire ouverts par le gouvernement, la moitié ira au profit des établissements publics, avec à leur tête l’ONEE. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 11 octobre, que ce crédit accordé à l’ONEE servira à limiter l’impact de la hausse du gaz, à l’échelle mondiale, sur les prix de l’eau et de l’électricité.
Dans le détail, le projet de décret autorisant l’ouverture de crédits supplémentaires est destiné à alimenter de 7 milliards de dirhams les établissements publics, de 2 milliards la CMR et de 2,5 milliards la rubrique «matériel et dépenses diverses». Le ministère de l’Économie et des Finances a souligné que cette rallonge budgétaire servira à limiter l’impact de la conjoncture difficile sur les établissements publics. Le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas a indiqué, lors de la conférence de presse hebdomadaire, que cette décision prend en considération le contexte mondial marqué par la poursuite des répercussions de la Covid-19 et de la hausse des prix.
C’est ainsi que les fonds supplémentaires accordés à la caisse de compensation ont atteint 22 milliards de dirhams à fin août 2022 contre 9 milliards mobilisés durant la même période de l’année dernière. «Ce qui constitue une augmentation de 147% au cours les huit derniers mois», rapporte la note mensuelle de la Trésorerie générale.
Al Ahdath Al Maghribia souligne que ces réajustements interviennent au moment où le gouvernement connaît des difficultés budgétaires à cause de l’inflation provoquée essentiellement par la hausse des prix et le ralentissement de la croissance. Si la conjoncture actuelle persiste, le gouvernement serait contraint à ouvrir, à chaque fois, des crédits supplémentaires pour s’adapter à ces bouleversement et à l’absence d’une vision claire quant à l’approvisionnement en produits essentiels, notamment les carburants et les céréales. Sans oublier la hausse des produits essentiels, ainsi que celui du coût des transports maritimes qui a provoqué une pénurie des intrants de plusieurs secteurs industriels.
Face à cette situation, le gouvernement pourrait recourir à la dette extérieure pour couvrir les dépenses de la caisse de compensation, quitte à porter la dette extérieure du Maroc à des niveaux records. Il faut rappeler que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait déclaré qu’il fallait préserver le pouvoir d’achat des citoyens à travers la poursuite de l’octroi de fonds supplémentaires à la caisse de compensation.