Les juges d’instruction de trois tribunaux chargés des crimes financiers dans les régions de Rabat-Salé-Kenitra, Fès-Meknès et Marrakech-Safi ont interdit, avant l’Aïd El Fitr, à de «grands électeurs» de quitter le territoires national. Parmi les élus concernés se trouvent six parlementaires, 13 présidents de communes, des fonctionnaires, des techniciens et des entrepreneurs, rapporte Assabah du jeudi 18 avril.
Sont concernés, également, par cette interdiction d’anciens parlementaires et présidents de communes dont la justice a saisi les passeports en attendant qu’ils soient soumis à des enquêtes détaillées par les juges d’instruction. Certains élus ont eu recours à des avocats en dehors de leurs partis politiques après que leurs dirigeants ont refusé d’assumer leur défense en raison de la sensibilité des accusations dont ils font l’objet et de la montée en puissance du discours officiel sur la moralisation de la vie politique et parlementaire.
Une source du journal souligne que trois parlementaires dont deux se sont retirés de la vie politique ainsi que deux présidents de communes risquent de faire l’objet d’une ordonnance de fermeture des frontières à leur encontre après l’entrée en lice de la BNPJ.
Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca a ordonné l’ouverture d’une enquête suite à une plainte déposée contre eux par un ancien parlementaire de la région Rabat-Salé-Kenitra. Une plainte qui, dès les premières investigations, a conduit à l’audition des responsables de l’Agence urbaine de Kenitra, du centre régional d’investissement, de la direction des Domaines de l’État et du trésorier provincial.
Les tribunaux chargés des crimes financiers dans les différentes régions du Royaume, relaie Assabah, ont reçu de nombreuses plaintes contre des présidents de communes les accusant de dilapidation des biens publics. Les juges d’instruction ont entendu, parmi le premier groupe des accusés, des élus qui étaient poursuivis en état de liberté. Les présidents des communes, parmi lesquels on trouve des parlementaires connus, sont poursuivis en justice soit suite à des rapports de la Cour des comptes, de l’inspection générale de l’administration territoriale ou sur la base de plaintes déposées par des conseillers communaux de l’opposition et des associations de la protection des deniers publics.