Malgré les efforts du gouvernement, il existe une «économie structurée», se fondant sur la corruption, qui empêche que les programmes de lutte contre l’habitat anarchique aboutissent, a affirmé au Parlement Fatima-Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville.
Relayée par Assabah de ce jeudi 14 novembre, la ministre a expliqué aux députés de la Chambre des représentants, dans le cadre de la session hebdomadaire des questions orales, que pas moins de 14.000 personnes avaient indûment bénéficié, à plusieurs reprises, du programme de lutte contre les bidonvilles. Et cela, en se déplaçant entre plusieurs villes.
«Une personne peut bénéficier du programme à Marrakech, puis, en même temps, à Casablanca et Kénitra. Elle empêche les personnes véritablement ciblées de bénéficier d’un logement digne», a expliqué la ministre, qui a indiqué avoir consulté le registre national des programmes de lutte contre les bidonvilles et l’habitat insalubre.
En réponse à la question de Najwa Koukouss, députée du Parti authenticité et modernité (PAM, coalition gouvernementale), qui a demandé l’organisation d’une mission d’inspection pour contrer les «intermédiaires», qui font tout pour que les bidonvilles et l’habitat anarchique subsistent, la ministre a assuré que le ministère de l’Intérieur l’avait déjà instauré, en plus d’un dispositif technologique très avancé pour lutter contre la prolifération de l’habitat insalubre.
De même, a ajouté la ministre, faisant notamment référence à l’usage de relevés cartographiques par satellite et à des images recueillies grâce aux drones, ces «intermédiaires» sont traqués dans chaque ville, .
En réponse à une autre question d’un autre député du PAM, Ahmed Breja, concernant le plus ancien bidonville de Casablanca, Carrière Rhamna, composé de 63.000 baraques, et dont les habitants attendent depuis 2009 la décision de leur relogement, la ministre a souligné que la population de ce bidonville représentait 50% des habitants des bidonvilles.
Ce dossier a été rouvert, a-t-elle affirmé, précisant qu’une nouvelle approche a été adoptée pour l’aborder, consistant notamment en l’association du secteur privé.
Globalement, a affirmé la ministre, relayée par le quotidien, le programme de lutte contre l’habitat insalubre avance à une cadence soutenue.
Actuellement,16.300 ménages bénéficient chaque année de programmes d’amélioration de leurs conditions de logement, en hausse de 163% comparativement à la période 2018-2020, qui comptait 6.200 ménages bénéficiaires, en moyenne.
Dans l’ensemble, la réduction des bidonvilles progresse également, avec une baisse de 35% à l’échelle nationale.