Guerguerat: le Polisario se prépare à retirer ses éléments armés avant la prochaine réunion du Conseil de sécurité

Le chef du polisario, Brahim Ghali, exhibant du matériel militaire livré par le régime algérien. 

Le chef du polisario, Brahim Ghali, exhibant du matériel militaire livré par le régime algérien.  . dr

Après avoir juré de "ne jamais quitter Guerguerat", le Polisario se rétracte et affirme "être prêt à coopérer avec l'ONU pour surmonter les tensions" créées en raison du maintien de ses éléments armés dans la région. Le pourquoi de cette volteface.

Le 30/03/2017 à 14h22

A un mois de la réunion "cruciale" du Conseil de sécurité, prévue fin avril 2017, le Polisario se dédit et affirme, par la voix de son "représentant à l'ONU", "être prêt à coopérer avec les Nations unies pour discuter des moyens et des voies permettant de mettre le processus de paix sur les rails et de surmonter les tensions créées dans la zone de Guerguerat". Cette déclaration, faite par le dénommé Ahmed Boukhari à l'agence officielle algérienne (APS), contraste clairement avec les fanfaronnades du front Polisario, qui s'est juré de "ne jamais" retirer ses éléments armés de la zone de Guerguerat, malgré le retrait du Maroc décidé le 26 février dernier sur hautes instructions du roi mohammed VI, Chef suprême et chef d'état-major général des Forces armées royales (FAR), en interaction avec l'appel du SG de l'ONU, Antonio Gueterres.

Un revirement de situation qui renseigne sur la panique qui tenaille la direction du Polisario à l'approche de la réunion décisive du Conseil de sécurité, prévue le 30 avril prochain, et qui sera précédée par la présentation, à la mi-avril, du rapport annuel sur la situation au Sahara par le SG de l'ONU, Antonio Guterres. Une volteface que viennent justifier non seulement la crainte d'un rapport à charge contre le Polisario, qui a évidemment beaucoup à se reprocher, notamment son refus d'interagir avec l'appel adressé par le SG de l'ONU, le 25 février, pour procéder au retrait de ses éléments armés d'une zone censée être démilitarisée en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé le 6 octobre 1991, mais également la gravité des exactions commises par les éléments armés relevant de la "gendarmerie de la RASD" .

Et ce n'est pas tout! L'appel du même SG de l'ONU pour "ne pas obstruer le trafic commercial régulier" dans le couloir terrestre reliant le poste frontière marocain de Guerguerat et celui situé dans le nord de la Mauritanie, est resté aussi lettre morte. Non seulement les éléments armés du Polisario ont campé sur leurs positions, ils se sont aussi et surtout livrés à des provocations dignes des actes de piraterie et de gangstérisme à l'encontre des transporteurs marocains empruntant le seul couloir terrestre reliant le Maroc à l'Afrique subsaharienne.

La volteface de la direction séparatiste a été précédée par le limogeage du chef des éléments du Polisario qui interceptent les camionneurs et automobilistes à Guerguerat. En effet, les éléments armés du Polisario qui sévissent à Guerguerat relèvent de l’autorité du patron de la gendarmerie de la «RASD», le dénommé Moulay Ahmed Mohamed Ahmed, qui a été démis de ses fonctions. Son limogeage est très probablement lié au manque de discipline des éléments armés du Polisario qui se sont livrés, selon plusieurs témoignages, à du gangstérisme. 

Par Ziad Alami
Le 30/03/2017 à 14h22