«Cette réforme est un chantier royal qui vise à assurer au pays des ressources humaines en médecine suffisantes et capables d’accompagner cette importante réforme», a affirmé le ministre en mettant en garde les grévistes contre la poursuite de la grève.
«Les facultés assurent les cours et les examens. Toutefois ceux qui continueront à boycotter se verront sanctionnés à travers la note zéro, c’est-à-dire une invalidation des examens», a souligné Khalid Aït Taleb en reconnaissant que certains groupes de grévistes perturbent les cours dans les facultés de médecine.
«Nous allons prendre des sanctions contre eux, car les pouvoirs publics se voient dans l’obligation de protéger les intérêts des non-grévistes et des parents», a-t-il dit en invitant les récalcitrants «à garantir et à respecter le choix des non-grévistes». «Une majorité d’étudiants veulent travailler et reprendre les cours», a assuré le ministre.
Répondant à l’argumentation des grévistes selon laquelle le diplôme de médecin obtenu sur six ans risque de leur fermer les portes de l’étranger, le ministre n’a pas trouvé de mots assez durs pour récuser ce motif qualifié de «fallacieux». «Nous voulons former des médecins pour nous, pour le Maroc, en vue de combler le déficit des ressources humaines et non pas former des médecins pour les autres pays», a-t-il encore ajouté.
Selon lui, la réforme va combler l’insuffisance de ce que les grévistes appellent les terrains de stage. «La réforme va aussi améliorer les études du 3ème cycle», a expliqué le ministre en récusant les craintes avancées sur un possible encombrement des amphithéâtres en raison de la réduction à 6 ans de la durée des études de médecine. «Les amphithéâtres dans les facultés de médecine ne sont pas des classes d’écoles. Ils sont faits pour accueillir un grand nombre de personnes, mais la plupart abritent un niveau inférieur à leur capacité», a précisé Khalid Aït Taleb en répétant que le gouvernement ne va «pas céder sur la réforme dont la mise en œuvre a été annoncée en 2022 et non en 2024».
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Khalid Aït Taleb a néanmoins reconnu un point sollicité par les grévistes: celui de la faiblesse des indemnités pour les médecins internes et ceux des spécialités. «Sur ce volet, je suis d’accord avec les étudiants. Il faut augmenter ces indemnités», a répondu le ministre avant d’appeler à la reprise des cours. Et d’ajouter qu’il demeurait, avec Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, ouvert «au dialogue», car 90% des étudiants d’après lui sont «convaincus» par la réforme.
Khalid Aït Taleb a conclu en soulignant que le risque d’une année blanche est à écarter, car «les étudiants qui passeront les examens avec succès accèderont au niveau supérieur, en revanche ceux qui boycottent les cours et les examens seront sanctionnés conformément au règlement».