Dans leurs interpellation des membres du gouvernement, les élus et certains dirigeants du PAM ont franchi les limites fixées par la charte de la majorité.
D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 21 et 22 juin, «la majorité a été surprise par le revirement politique de certains leaders du PAM, passés de soutiens du gouvernement à opposants aux ministres du RNI, à l’image de ce qu’avaient fait auparavant certains dirigeants du parti de l’Istiqlal».
Des sources reprises par le quotidien précisent que «les ministres du RNI se sont plaints des attaques politiques virulentes dont ils ont récemment fait l’objet de la part de certains cadres du PAM». Pour étayer ces propos, le quotidien cite les exemples de Adil Barakat, président de la région Béni Mellal-Khénifra, qui a critiqué Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, ainsi que Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, sous prétexte de l’absence de projets dans une région qu’il considère «marginalisée, contrairement aux régions gérées par le RNI».
Lahcen Saadi, secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, n’a pas été épargné, lui non plus, par les critiques acerbes de Hicham El Mhajri et Abderrahim Bouazza. Ce dernier, en dénonçant «le gaspillage de milliards dans un programme qui n’a pas atteint son objectif de promouvoir l’économie solidaire», vise également la ministre Ammor.
Par ailleurs, poursuit Assabah, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a été critiqué, lui aussi, lors d’une session parlementaire pour sa participation à une séance législative ayant débattu et voté des propositions de loi.
Pour apaiser les tensions, Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants, est intervenu en organisant une réunion des chefs des groupes de la majorité à la première chambre. Un communiqué signé par ces derniers a été publié, suggérant que «la majorité vit ses meilleurs jours, unie, solidaire et continuant à soutenir ses ministres».
Cependant, note le quotidien, la réalité semble indiquer tout le contraire. Les dirigeants du RNI envisagent même de saisir Fatima Zahra Mansouri, coordinatrice de la direction tripartite du PAM, lui reprochant son absence de fermeté et «son incapacité à contrôler les cadres, parlementaires et responsables régionaux du parti, contrairement à son prédécesseur, Abdellatif Ouahbi».
La responsable du PAM semble avoir reçu le message, et tout comme l’a souvent fait Abdellatif Ouahbi, a décidé de s’attaquer à l’origine du mal. Ce qui expliquerait cette information publiée par le quotidien Al Akhbar également dans son édition du week-end.
Fatima Zahra Mansouri, en sa qualité de ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, du Logement et de la Politique de la ville, a alloué une enveloppe de plus de 80 millions de dirhams au financement et à la mise en œuvre d’un programme complémentaire de réhabilitation des villes de Martil, M’diq, Fnideq, ainsi que des centres ruraux dans la préfecture de M’diq. La gestion de ce projet a été confiée au conseil provincial, présidé par le PAM, pour une durée de réalisation de trois ans, de 2025 à fin 2027.
Le soutien de Mansouri à ce projet, indique le quotidien, vise à pallier l’incapacité des conseils communaux concernés à améliorer les services de base. Le lancement de ce programme est-il lié aux critiques des parlementaires du PAM? La question mérite d’être posée.